UN CURIEUX SILENCE

Il est assez curieux que la disgrâce des Garlande, un des évènements les plus saillants de l'histoire du règne de Louis VI, ne soit connue directement que par un court passage de la chronique de Morigny, une lettre d'Hildebert de Lavardin, archevêque de Tours et ami d'Etienne de Garlande, et quelques lignes empruntées aux diplômes du roi. Le chroniqueur Orderic Vital n'en dit pas un mot. L'abbé Suger, pourtant ami du chancelier, ne le nomme qu'une seule fois, au moment de sa disgrâce, et encore pour indiquer simplement qu'il a été l'instigateur de la guerre survenue entre le roi et Amaury de Montfort. Il semble que les historiens du temps se soient concertés pour laisser dans l'ombre l'homme qui, pendant vingt ans, a tenu entre ses mains les destinées du royaume... De la puissante famille est resté le "pays de Garlande", ancienne appellation du Quartier Latin, ainsi baptisé en l'honneur d'Etienne, qui a été le protecteur de l'université. Déformé, le nom est aujourd'hui celui de la "rue Galande", située dans le 5ème arrondissement de Paris.

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