L'UNITE DU ROYAUME MENACEE?

Certains historiens ont reproché à Louis VIII de s'être montré fort imprudent lors de la rédaction de son testament en cédant en apanage à ses fils cadets quelques-unes des principales conquêtes de Philippe Auguste et de diviser ainsi le domaine royal à peine constitué. Cependant, il a été prévu que les domaines des princes qui mourraient sans héritier mâle reviendraient à la Couronne. Par ailleurs, l'apanage était sans doute le moyen idéal pour faire accepter "en douceur", par étapes, l'annexion de contrées fort réticentes à l'égard de la monarchie. L'Artois, par exemple, posait problème en refusant de remplacer la justice des échevins en matière criminelle par la justice royale. Le Poitou était également enclin à la rébellion. Mais le conseiller frère Guérin avait prévu ce qui se passerait quand les fils de Louis VIII atteindraient la majorité et prendraient possession de leur apanage : la royauté placerait à leurs côtés des administrateurs efficaces, issus de la curia, fidèles au roi, le renseignant et agissant suivant sa volonté. Il en fut effectivement été, et il n'y eut donc pas de démembrement du royaume.

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