LES CAPETIENS
LOUIS IX Saint Louis, CHEF DE
GUERRE |
LA RANCON DU ROI Capturé le 6 avril 1250 par le sultan égyptien Turanchah, Louis IX est détenu dans la forteresse de Mansourah. Tandis que la plupart des captifs chrétiens ont le choix entre l'abjuration et la mort, le roi, qui souffre d'une grave dysenterie, est entre les mains des médecins musulmans. Grâce à leurs excellents soins, il va recouvrer la santé et pouvoir négocier le montant de la rançon qui lui permettra d'être libéré, après un mois de détention, le 6 mai 1250. Dans la maison d'un vieux scribe de Mansourah,
le roi de France, souffrant de la dysenterie, gît sur sa couche, revêtu d'une
"robe de soie noire, fourrée de vair
et de gris, où il y avait grand foison de boutons d'or"
que lui a fait confectionner le sultan Turanchah. Soigné quotidiennement par
les habiles médecins du souverain égyptien, il recouvre peu à peu des forces
et reprend des couleurs. Le régime de faveur qu'on lui a accordé ne s'arrête
pas là : deux de ses fidèles serviteurs, son cuisinier Isambard et son chapelain
Guillaume de Chartres, ont pu rester auprès de lui. Au cours de ses longues
journées de détention, le roi prie, médite sur le sort que Dieu lui a réservé,
et qu'il accepte volontiers, tente, vainement, de convertir ses geôliers au
christianisme. Contre la libération des croisés, Turanchah
exige que lui soient restituées, en plus de la ville de Damiette, les fortersses
latines du royaume de Jérusalem et celles que détient l'ordre du Temple. Louis
IX rétorque qu'il ne peut accéder à cette requête, puisque le royaume de Jérusalem
dépend de l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen et que les Templiers ont fait
le serment de ne jamais livrer de châteaux aux Infidèles. Le 28 avril 1250, les barons francs sont
convoqués par le sultan afin de signer les conventions de libération des captifs.
Prévoyant un premier versement de 200 000 livres, puis celui d'un second du
même montant une fois le roi libéré, l'accord est ratifié le 1er mai. Mais,
le lendemain, Turanchah est renversé et assassiné par les mamelouks, sa garde
d'élite d'origine turque. Les captifs craignent pour leur vie jusqu'à ce que,
le surlendemain, les nouveaux maîtres de l'Egypte confirment à Louis IX que
l'arrangement conclu avec le sultan sera respecté. Page MAJ ou créée le |