LES CAPETIENS
LOUIS IX Saint Louis, CHEF DE
GUERRE |
LES VICTOIRES DE TAILLEBOURG ET DE SAINTES Au printemps 1242, Louis IX convoque l'ost royal. La campagne contre les seigneurs poitevins rebelles et Henry III d'Angleterre va être promptement et rondement menée. En juillet, à Taillebourg, puis à Saintes, le roi porte un coup fatal à l'adversaire : ses vassaux n'auront plus qu'à lui prêter hommage; l'Anglais devra se résoudre à traiter et à conclure une trêve. L'heure n'est plus aux négociations : pour venir à bout des seigneurs rebelles emmenés par le comte de la Marche, Hugues de Lusignan, Louis IX a convoqué l'ost royal. Le 4 mai 1242, quatre mille chevaliers et deux mille gens d'armes et arbalétriers quittent Poitiers. Fortement armés et pleins d'enthousiasme, ils investissent le Poitou, s'emparent sans difficulté de Montreuil en Gâtine, Fontenay le Comte, Moncontour, Vouvant, faisant de nombreux prisonniers. De son côté, Henry III d'Angleterre, venu apporter son soutien à son beau-père, le seigneur de Lusignan, a débarqué à Royan le 20 mai. Le 16 juin, il a déclaré la guerre au roi de France. Le 20 juillet, l'armée du roi de France
est devant Taillebourg; le sire Geoffroy de Rancon, qui tient la place forte,
située sur la rive droite de la Charente en aval de Saintes, préfère se livrer
plutôt que de combattre. Le lendemain, Français et Anglais se font face de part
et d'autre du fleuve. Repoussé alors qu'il tente de franchir un vieux pont de
pierre, l'ennemi se réfugie dans la cité de Saintes. Le surlendemain, l'armée
de Louis IX passe à l'attaque. "Il y eut une merveilleuse et forte bataille
(...), âpre et dure, mais à la fin les Anglais ne purent soutenir les assauts
des Français et se mirent à fuir... La nuit du jour de cette bataille, le roi
d'Angleterre et le comte de la Marche s'enfuirent avec tout le reste de leurs
gens et évacuèrent la cité et le château de Saintes. Le lendemain matin, 24
juillet, les citoyens de Saintes vinrent remettre au roi Louis les clés du château
et de la cité", relate Guillaume de Nangis dans sa Vie de Saint Louis. Le duc de Bretagne Pierre Mauclerc se propose
comme médiateur : certes il s'est rebellé contre le roi au temps de la régence
de Blanche de Castille, mais il vient de rentrer de Terre Sainte, où il a pris
part à la "croisade des barons", et il est à présent un vassal docile.
Mauclerc informe Louis IX du résultat des négociations avec Hugues de Lusignan
: "Mon seigneur et mon roi, votre
homme le comte de la Marche, qui reconnaît vous avoir gravement offensé, confesse
ses torts et a recours à votre miséricorde. Il m'envoie à vous car je suis celui
en qui son âme a le plus confiance. Je fais appel à votre bonté et vous demande
de le tenir à nouveau pour votre vassal, revenu à vous sans félonie",
rapporte le chroniqueur Mathieu Paris. Hugues de Lusignan, ses trois fils et
son épouse Isabelle d'Angoulême, pleurant et suppliant, implorent le pardon
de Sa Majesté. Ils sont contraints de reconnaître la souveraineté du comte Alphonse
de Poitiers, de prêter hommage pour le comté d'Angoulême, les châteaux de Cognac,
Jarnac, Aubeterre et Villebois, et de remettre en garantie trois de leurs places
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