LES CAPETIENS
PHILIPPE AUGUSTE,
Chef d'Etat |
Une escale prolongée en Sicile Ayant formulé son voeu de croisade, Philippe II Auguste ne se décide à embarquer que plus de deux ans plus tard. Avec peu d'hommes, il part de Gênes pour Messine, en Sicile. Son arrivée dans l'île, le 16 septembre 1190, avant le roi d'Angleterre Richard 1er Coeur de Lion, va marquer le début d'un séjour prolongé et mouvementé. Malgré la maladie qui l'a retardé, Philippe Auguste arrive le premier dans le port sicilien de Messine, le 16 septembre 1190, dans une relative discrétion. Ce n'est pas le cas du roi d'Angleterre Richard Coeur de Lion qui, le 21 septembre, débarque au son des trompettes, entouré d'un faste insolent et à la tête d'une flotte bien plus imposante que celle du roi de France. Quelques semaines plus tard, le mauvais temps survient, interdisant toute navigation. L'hivernage commence, mais dure plus longtemps que prévu à cause de la mésentente qui règne entre les deux souverains et suscite une nouvelle succession de retards. En novembre 1190, la mort de Guillaume II, roi normand de Sicile,
complique la situation. Deux candidats se présentent à la succession
: Henri VI, fils de l'empereur défunt Frédéric 1er Barberousse,
qui s'est noyé en mai 1190, et Tancrède, un bâtard cousin
de Guillaume II. C'est ce dernier qui finit par l'emporter, mais il doit prendre
des précautions contre son rival. Aussi décide-t-il de ne pas
accompagner les rois de France et d'Angleterre en Terre Sainte et leur refuse-t-il
ses navires, ce qui perturbe les plans initiaux. Pourtant, Philippe Auguste
désire poursuivre l'expédition. Malgré son désir de se diriger au plus vite vers
les Etats latins d'Orient et d'en finir avec l'expédition, Philippe Auguste
ne veut pas abandonner le roi Richard et le laisser intriguer à sa guise.
En effet, le Plantagenêt avance sans cesse de nouvelles excuses pour ne
pas partir. Il prétend récupérer la dot de sa soeur Jeanne,
veuve de Guillaume II : Tancrède lui verse quatre mille marcs d'or pour
la dot et à titre de dédommagement pour son absence de la croisade.
Le Capétien, qui, selon ce qui a été prévu, devrait
recevoir la moitié du dédit, n'en obtient que le tiers. Cependant,
il ne proteste pas, car il ne veut pas fournir de prétexte à un
délai supplémentaire. Sans tenir compte de la bonne volonté
du roi de France, Richard Coeur de Lion parle de retarder encore son départ
jusqu'en août 1191! Page MAJ ou créée le |