LES CAPETIENS
PHILIPPE IV, CHEF D'ETAT |
LA PAIX D'ATHIS : LA FLANDRE SOUMISE A PHILIPPE LE BEL La Saint Jean de 1305 est bien triste pour les Flamands. Abasourdis, ils découvrent ce jour le châtiment que Philippe le Bel leur a réservé pour avoir massacré quelque temps plus tôt l'élite de la chevalerie française et osé braver son autorité de suzerain. Pour la Flandre, qui cherche à s'émanciper de la tutelle française depuis plus de dix ans, le traité d'Athis n'est rien autre qu'une "paix de misère", un véritable diktat. En 1296, le comte Guy de Dampierre noue alliance avec Edouard 1er d'Angleterre. Le conflit s'envenime et les Français occupent le comté en 1300. Ils en sont chassés au printemps 1302 par la révolte des Brugeois. Le 11 juillet, c'est le sévère échec de la bataille des "Eperons d'or", à Courtrai. L'événement a un retentissement considérable. Philippe le Bel ne peut laisser cet affront impuni et organise la riposte. En août 1304, la flotte du Capétien envoie par le fond l'escadre flamande. Le blocus qui est alors mis en place isole complètement les Flamands. Le 18 août, sous une chaleur accablante, c'est Philippe le Bel en personne qui lance l'assaut à Mons en Pévèle. Au cri de "Montjoie", les chevaliers français enfoncent les défenses flamandes et s'ouvrent à la hache le chemin de la victoire. Philippe le Bel tient enfin sa revanche. Après la cuisante défaite de Mons en
Pélève, les Flamands s'inquiètent à juste titre de la colère du roi de France. Aux
premiers jours des pourparlers de paix, Philippe le Bel se montre plutôt magnanime. Son
intention n'est pas de confisquer le comté de Flandre mais d'y rétablir son absolue
autorité de suzerain. Pourtant, lorsque tombe le masque de l'indulgence, la punition est
à la hauteur de l'humiliation subie à la bataille de Courtrai. Le traité d'Athis est
finalement scellé en décembre 1305. La Flandre récupère les villes de Lille, Douai et
Orchies qui avaient été confisquées par le roi. Mais le comté doit les
"racheter" en payant une indemnité de 400 000 livres. Une somme considérable
à laquelle il faut ajouter les frais d'entretien pour une année d'une troupe
d'occupation de 500 hommes. Afin de prévenir toute révolte, avant même la signature du
traité, Philippe le Bel charge deux envoyés de faire prêter serment aux bourgeois
flamands le serment qu'ils respecteront les conditions du traité. D'autre part, les
enceintes fortifiées des grandes cités devront être rasées. Philippe le Bel réserve un châtiment
tout particulier aux Brugeois qui, en 1302, ont massacré la garnison française. Les
bourgeois ont finalement accepté l'énorme indemnité financière, sachant, qu'après
tout, son poids pèserait surtout sur le petit peuple. Mais ils sont loin d'imaginer la
punition que leur réserve Philippe le Bel en guise d'expiation. Le roi exige que 3 000
Brugeois, soit un dixième de la population de la cité, effectuent un pèlerinage de
repentir. Mille d'entre eux devront se rendre en Terre Sainte. C'est tout simplement
condamner la ville à la ruine économique. Page MAJ ou créée le |