LE ROI DE SICILE RECOUVRE SA CREANCE
C'est Charles d'Anjou, le roi de Sicile, qui tire finalement le meilleur parti de la huitième croisade. Plus ou moins ouvertement, il a incité Louis IX à débarquer en Tunisie plutôt qu'en Palestine, laissant entendre à son aîné que l'émir de Tunis Muhammad était tout prêt à recevoir le baptême et à se convertir au christianisme. Il espérait ainsi que le débarquement des croisés en Tunisie lui permetrait de récupérer le tribut que l'émir avait jusqu'alors refusé de lui verser! Partie de la somme remise en échange de l'évacuation de Carthage par les croisés, les 2 000 onces d'or qui vont à Charles d'Anjou correspondent approximativement au montant du tribut impayé et couvrent un arriéré de ciq ans. Alors qu'il vient de rejoindre la huitième croisade en Tunisie, le prince Edouard d'Angleterre (sans doute furieux d'être arrivé trop tard pour pouvoir obtenir sa part du "butin" concédé en vertu du traité du 30 octobre), accuse ouvertement le frère de Louis IX d'avoir détourné la croisade à son profit.
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