ELNE, VILLE MARTYRE

Bien que Jacques II de Majorque, allié de Philippe III le Hardi, soit le gouverneur de la ville d'Elne, en Roussillon, celle-ci est restée fidèle à Pierre III d'Aragon. L'armée du Capétien, qui n'a pas encore pu franchir les Pyrénées, trompe son attente en lançant un premier assaut contre la cité. Les habitants obtiennent une trêve, mais ils en profitent pour correspondre avec les Aragonais de la montagne à l'aide de grands feux allumés sur la tour de l'église, des feux qui ne passent pas inaperçus des Français. Furieux, Philippe le Hardi ordonne un nouvel assaut et le cardinal Cholet, légat du pape, exhorte les croisés à n'épargner personne, "vu que les ennemis étaient des excommuniés et des ennemis de la Sainte Eglise". Le 25 mai 1285, on tue donc tout le monde, y compris les femmes et les enfants : la ville est mise à sac puis rasée. Elle ne sera jamais reconstruite. Collioure évitera de subir le même sort grâce à l'habileté de son gouverneur

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