UN REMEDE FATAL !

Il n'est pas rare, au Moyen Age, que l'administration d'un purgatif, considéré comme un remède universel et auquel les médecins recourent fréquemment et souvent sans discernement, soit fatal au patient. Si celui-ci survit à ce traitement intempestif, c'est généralement parce qu'il est d'une constitution particulièrement robuste. Ainsi en va-t-il dans ce cas rapporté dans les annales médicales du Livre des Epidémies : "Une femme en santé fut prise, à la suite d'un purgatif administré pour conception, de douleurs dans le ventre, tortillements dans l'intestin : elle gonfla; la respiration devint gênée; anxiété avec douleur; elle n'avait guère vomi; elle resta morte cinq fois au point de paraître avoir passé. Le vomissement par l'eau froide ne lui procura aucune relâche, pas même quand la douleur était pressante, pour la dyspnée. On lui fit des affusions d'eau froide sur le corps, environ trente amphores; et cela seul parut la soulager... Elle réchappa".

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