LES "RECETTES" D'ISABELLE DE FIENNES
Publié par monsieur de Godefroy Ménilglaise, le texte de l'accusation précise que la comtesse Mahaut d'Artois aurait de nouveau fait appel aux "services" d'Isabelle de Fiennes après l'avoir sollicitée pour réconcilier son gendre Philippe V le Long avec sa fille Jeanne de Bourgogne. De plus en plus confiante dans la science d'Isabelle, Mahaut réclame d'elle un poison pour y tremper des flèches destinées à la destruction des cerfs et des biches, et son messager laisse deviner une arrière-pensée. Isabelle se fait apporter par lui une queue de couleuvre et la vertèbre y attenant, et un crapaud séché en plein air, le tout pulvérisé, qu'elle mélange avec de la fleur de farine de froment et de la poudre d'encens. Cette fois, c'est son fils Jean qui remet la mixture à Mahaut, en l'avertissant de sa puissance vénéneuse. Mahaut la reçoit à son hôtel, en présence de trois de ses intimes, et dit qu'elle en fera prendre au roi (Louis X le Hutin). Quant à la recette du philtre "réconciliateur", elle est fort simple : on a prélevé du sang de Jeane de Bourgogne, qui a été mélangé à trois herbes, verveine, amourette et livèche; Isabelle de Fiennes a ensuite prononcé une formule de conjuration, déposé la mixture sur une brique neuve et l'a brûlée avec du bois de frêne; elle a enfin recueilli la cendre pour en confectionner une poudre qu'il suffisait de faire prendre à Philippe le Long, avec de la nourriture ou une boisson, pour le réconcilier avec son épouse.
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