LES CAPETIENS
PHILIPPE 1ER, CHEF DE GUERRE

 

LA VICTOIRE DES CROISES A DORYLEE
(1ER JUILLET 1097)

Le 1er juillet 1097, à Dorylée, en Anatolie, l'armée de la première croisade est attaquée par la cavalerie du sultan Kilij Arslan. Après six heures de combats acharnés, les Francs remporteront la victoire, remettant ainsi en cause pour les années à venir la domination des Turcs sur l'Asie Mineure.

Le 19 juin 1097, les Francs ont repris la ville de Nicée au sultan d'Anatolie et l'ont remise à l'Empereur d'Orient, le basileus Alexis 1er Comnène. Fort de ce succès, les barons de la première croisade sont repartis vers Jérusalem et ont entrepris la traversée du plateau d'Anatolie. Mais, après avoir perdu sa capitale, le sultan Kilij Arslan n'a pas l'intention de se laisser impressionner par ces nouveaux venus en Asie Mineure : tout en reconstituant ses forces, il attend le moment propice pour passer à l'attaque et prendre sa revanche.

Kilij Arslan commence par sceller une alliance avec les Damishmendites, ses ennemis de la veille, qu'il persuade de combattre à son côté pour se débarrasser des envahisseurs "infidèles".
Ayant été informé de l'itinéraire que vont suivre les Francs, il décide de leur tendre une embuscade à Dorylée, à quatre jours de marche de Nicée. Alors qu'il a hésité à affronter un adversaire supérieur en nombre et puissamment armé, le sultan est favorisé par le sort : la colonne des croisés s'est scindée en plusieurs groupes. Le 1er juillet, au lever du soleil, les cavaliers turcs fondent par surprise sur la plus faible des formations franques, commandée par Etienne de Blois et Bohémond de Tarente. L'assaut est particulièrement violent : "Aussitôt, les Turcs commencèrent à grincer des dents, à pousser des huées et des cris retentissants, répétant je ne sais quels mots diaboliques dans leur langue", raconte un croisé témoin de la scène.
Bohémond de Tarente prend aussitôt conscience du fait que la bataille va être longue et difficile. D'autant que les Francs sont désorientés par la manière de combattre des Turcs, totalement différente de la leur. Refusant tout choc frontal lance contre lance et évitant le combat à l'épée, l'adversaire préfère rester à distance et attaquer par vagues successives tout en décochant des pluies de flèches. "Les Turcs nous entouraient de tous côtés, combattant, lançant des javelots à une distance merveilleuse. Et nous, bien qu'incapables de leur résister et de soutenir le poids d'un si grand nombre d'ennemis, nous nous portâmes à leur rencontre d'un coeur unanime", explique notre chroniqueur anonyme.
La situation devient de plus en plus critique pour les troupes franques. Durant toute la matinée, la cavalerie musulmane a l'avantage, surgissant de toutes parts et les harcelant sans cesse.

Conscient de l'infériorité de ses troupes et de leur défaite certaine si les armées croisées qui ont emprunté un itinéraire différent ne les rejoignent pas, Bohémond de Tarente envoie un messager demander d'urgence soutien et assistance. Répondant aussitôt à son appel, les renforts arrivent à la rescousse aux alentours de midi : "Et le duc Godefroy de Bouillon, connu pour son audace et son courage, puis Hugues le Mainsné arrivèrent d'abord ensemble avec leurs troupes. Puis l'évêque du Puy les suivit bientôt avec sa troupe, après lui, le comte de Saint Gilles avec une armée nombreuse".
Après avoir rapidement conféré, les chefs croisés mettent en place la stratégie la plus efficace. "A l'aile gauche étaient le sage Bohémond, Robert de Normandie, le prudent Tancrède, l'évêque du Puy; à l'aile droite étaient le duc Godefroy, puis les vaillants chevaliers qu'étaient le comte de Flandre et plusieurs dont j'ignore le nom", précise notre témoin. Les deux groupes avancent de façon très ordonnée, de telle sorte que les Turcs se retrouvent presque encerclés. Le sultan Kilij Arslan est contraint d'ordonner la retraite : jusqu'à la tombée de la nuit, la cavalerie croisée poursuit les musulmans, massacrant toux ceux qui se trouvent sur son chemin.
La victoire des crosés est à l'image de l'énorme butin dont ils s'emparent, le trésor qui a été abandonné par Kilij Arslan, constitué d'or, d'argent, d'un immense troupeau de chevaux, d'ânes, de brebis et de boeufs. Avec la bataille de Dorylée, les Turcs voient surgir un nouvel et redoutable adversaire, qui va remettre sérieusement en cause la domination qu'ils ont jusque là exercée sur l'Asie Mineure.

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