LES CROISADES : UNE AFFAIRE COMMERCIALE POUR LES ITALIENS
Si en préchant la première croisade, Pierre l'Ermite n'imagine pas créer un pont commercial entre l'Orient et l'Occident, les Italiens vont y penser pour lui. Les cités italiennes du sud, bien vite éclipsées par celles du nord, commerçaient avec le Levant depuis déjà des siècles avant la prise de Jérusalem. Mais les croisades vont accélérer les affaires. Gênois, Vénitiens et Pisans louent leur flotte et réclament des privilèges commerciaux. Dès 1123, Tyr, port oriental de la Méditerranée, devient une annexe de Venise. Chaque printemps, les marchands italiens embarquent de la draperie, qu'ils vendent en Syrie pour acheter de la soie de Chine, des brocarts, des parfums et tapis d'Asie centrale, des mousselines de Mossoul. Mais la meilleure affaire des marchands italiens demeure le transport de pélerins naïfs qui valent soudain leur poids d'or.
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