PETIT - FILS D'UN SAINT

Philippe IV, dit le Bel, est très conscient de sa légitimité royale. Les Capétiens sont maintenant une dynastie incontestée et, depuis Philippe II Auguste, le roi n'a plus besoin de faire sacrer son héritier avant sa mort. "Avant qu'il y eût des prêtres, il y eut des rois", affirment les légistes. D'autant que la légitimité royale est renforcée depuis le règne de Louis IX : celui-ci, mort en martyr lors de la huitième croisade, est, avant même sa canonisation, considéré comme un saint par ses contemporains. Il y a désormais une différence de nature entre le roi et ses vassaux : le souverain n'est plus le premier d'entre ses pareils, il est sacré et "oint de Dieu". Portant la couronne de Louis IX, Philippe le Bel se sent tenu d'agir en digne héritier de son grand-père, qu'il admire profondément. Mais, par ailleurs très orgueilleux, il entend ne rendre compte qu'à Dieu.

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