UN COURANT DE FOND

Comme dans beaucoup d'autres villes à partir du XIème siècle, les bourgeois du Mans sont en conflit avec leur évêque, qui en tant que seigneur, possède des droits dont s'accommodent mal les exigences d'une économie artisanale et commerciale en plein essor. Par ailleurs, la sujétion à plusieurs seigneurs, en cloisonnant juridiquement la ville, contitue une entrave au commerce. Les Manceaux réclament des "libertés", c'est à dire un allègement, et non la suppression, du régime seigneurial : diminution du cens, liberté personnelle, délégation de responsabilités aux plans judiciaire et militaire. Ils auraient peut être pu rendre leurs institutions pérennes face aux nobles locaux, qui, surtout ceux de la campagne environnante, refusaient leur "commune". Mais, avec des forces limitées, ils ont dû affronter un suzerain infiniment puissant : Guillaume le Conquérant, l'un des plus grands chefs militaires et politiques de l'époque.

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