PRECURSEURS DES CATHARES ?

Dans les premières années du XIème siècle, l'Occident est touché par la progression de sectes manichéennes aux origines, à l'époque même, incertaine. Adémar de Chabannes en situe la source dans le Périgord, alors que Raoul Glabert prétend que le mouvement vient d'Italie. Dans les siècles suivants, c'est là-bas que s'implanteront les plus actifs des foyers cathares. Et c'est en Lombardie que de nombreux hérétiques fuyant le Languedoc et la croisade contre les Albigeois trouveront refuge. Si on les accuse de sorcellerie, de sacrifices humains, de dépravation et de pacte avec le diable, les hérétiques d'Orléans se voient reprocher les mêmes "travers" que ceux qui, deux siècles plus tard, seront imputés aux cathares : rejet du culte des reliques et des statues, refus du baptême des petits enfants non encore doués de raison, récusation de l'eucharistie et de la personne humaine du Christ, exhortation à mener une vie chaste et pauvre. L'unique sacrement qu'ils reconnaissent est le "salut par imposition des mains", qui constituera plus tard le consolamentum cathare.

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