LES CAROLINGIENS

CHARLES II LE CHAUVE, LES PERSONNALITES

 

GIRART DE ROUSSILLON FONDE LE MONASTERE DE VEZELAY

Haut lieu de la Chrétienté occidentale, Vézelay est un pélerinage très fréquenté et un point de départ pour Saint Jacques de Compostelle. Fondé à l'époque carolingienne, le monastère bénédictin a pris son essor grâce aux reliques de Marie Madeleine.

Aux confins du Morvan, terre difficile, Vézelay, surnommée la "colline éternelle" ou la "colline inspirée", est déjà presque hors du temps. Peut-être est-ce pour cette raison que, lorsqu'on évoque sa fondation, l'histoire se mêle à la légende. A l'origine de Vézelay se trouve un homme de pouvoir, un noble évidemment : Girart de Roussillon, vassal de l'empereur Lothaire 1er et tuteur d'un de ses fils, le futur Charles de Provence. A l'apogée de Vézelay, au XIIème siècle, Girart de Roussillon deviendra le héros d'une chanson de geste; l'histoire du monastère, elle, sera écrite par un moine, Hugues de Poitiers.

Depuis la signature du traité de Verdun, en 843, la Bourgogne est à la frontière des terres de l'Empire et du royaume de France naissant. Comte de Paris, Girart de Roussillon est souvent en conflit avec le roi CHarles le Chauve à propos de l'administration de quelques territoires bourguignons. Terre féconde pour la vie monastique, la Bourgogne l'est assurément... Aux siècles suivants, elle sera la matrice de Cluny, rénovateur de l'ordre bénédictin, et de Cîteaux. Girart de Roussillon y a acquis un domaine conséquent le long de la Cure, une rivière qui serpente au milieu des collines du Morvan et passe au pied du futur site de Vézelay, un vieil oppidum celtique. A proximité, a été édifié un petit oratoire dédié à Saint Jean Baptiste.
Girart, seigneur de Roussillon, près de Châtillon sur Seine, a des liens familiaux sur ces terres bourguignonnes, ainsi que sa femme, Berthe. Vers 860, le couple décide d'établir deux fondations monastiques. Une démarche alors assez courante au sein de l'aristocratie carolingienne. Une communauté de moines s'installe donc à Pothières, près de Châtillon sur Seine. Au pied de la colline de Vézelay, à l'emplacement actuel du bourg de Saint Père, est fondée une abbaye de moniales placée sous le vocable de Saint Pierre et Saint Paul. Pour assurer l'indépendance de cette communauté, Girart et Berthe de Roussillon en font donation au pape Nicolas 1er.
Mais les temps sont difficiles. Les raids vikings se multiplient. Les farouches hommes du Nord sèment la désolation. Dès 873, ils remontent l'Yonne et la Cure. Saccages et pillages ponctuent leur progression. La jeune fondation de Vézelay n'est pas épargnée.

Le premier site de Saint Père est rapidement abandonné. La communauté monastique (des bénédictins venus de Saint Martin d'Autun) se replie sur les hauteurs de la colline pour mieux se protéger. A la fin du XIXème siècle, un nouveau monastère est construit à l'abri d'un haut mur d'enceinte. Une classique église carolingienne à plan basilical est à son tour édifiée. Mais un premier incendie la ravage en partie, sans doute en 907. Sa reconstruction est menée par le prestigieux Guillaume de Volpiano, abbé de Sainte Bénigne de Dijon. Malgré tout, pendant plus d'un siècle, le monastère bénédictin mène une vie somme toute assez banale.
Vézelay ne serait sans doute rien sans une femme, archétype de la pécheresse repentie, Marie Madeleine. Ses reliques vont assurer la renommée et la prospérité de la colline bourguignonne. Deux papes vont assurer qu'elles sont bien authentiques. Et, à partir du milieu du XIème siècle, les foules de pélerins accourront de toute la Chrétienté pour vénérer les précieuses reliques.
La fortune de Vézelay est assurée. Le monastère devient florissant. Un bourg prospère autour de la fondation monastique et devient bientôt une ville, qui compte dix mille habitants à l'apogée du pélerinage, au XIIème siècle. Marchands, changeurs, poètes s'y côtoient.
Avec le développement du pélerinage de Saint Jacques de Compostelle, Vézelay devient l'un des points de ralliement et de départ vers la Galice. Le 22 juillet, pour la fête de Sainte Marie Madeleine, des foules immenses se pressent sur la colline bourguignonne. Très rapidement, l'église carolingienne se révèle trop petite pour accueillir ces vagues de pélerins. Riche et florissant, le monastère peut afficher de grandes ambitions. Vers 1096, l'abbé Artaud prend la décision de construire ne nouvelle abbatiale.

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