COULAINES : UN PAS VERS LA FEODALITE
Le pacte de Coulaines présenté comme une codification de la coutume franque, modifie profondément les relations entre le roi et l'aristocratie. Il fait figure de véritable Constitution, quasi-féodale, et marque la naissance d'une sorte de monarchie "contractuelle". Ce mode de gouvernemen( s'impose aussi en Germanie et en Lotharingie, mais Charles le Charles est le seul à en faire un principe normalisé. En préambule, le texte de Coulaines précise que le traité de Verdun n'a pas résolu le problème de la paix publique : il convient donc de l'assortir d'accords assurant l'unanimité des esprits. Suivent dix longs articles stipulant, parmi les mesures les plus importantes, que les personnes et les biens d'Eglise seront assurés contre tout arbitraire, que les privilèges acquis sous les règnes précédents seront conservés. En contrepartie, tous les grands devront au roi "la sincérité et l'obéissance que l'on doit à son seigneur". Le souverain s'engage à n'ôter à aucun d'eux les "honneurs et dignités". Les membres de l'assemblée promettent collectivement de s'opposer à tout acte royal qu'ils estimeraient contraire à la raison et à l'aquité. En conséquence, l'aristocratie a un devoir de conseil, et le roi, de réparation éventuelle. Et toute rupture de ces engagements sera sanctionnée.
© 2002 cliannaz@noos