LES CAROLINGIENS
CHARLEMAGNE, SA VIE |
LA NAISSANCE DE CHARLEMAGNE Le 2 avril 741, Berthe au grand pied donne naissance à un fils, Charles. Elle n'est que la concubine de Pépin le Bref, le maire du palais de Neustrie et de Bourgogne, qui est déjà père de trois garçons, nés de son union avec Leutburgie. Rien ne prédestine cet enfant, illégitime et qui ne jouit pas du statut d'aîné, à devenir Charlemagne, le grand Empereur d'Occident; si ce n'est les espérances de sa mère. "Le 4 des nones d'avril", rapporte la chronique, soit le deux avril de l'an de grâce 742, un fils naît à Pépin le Bref, maire du palais de Neustrie et de Bourgogne. Le nouveau-né est baptisé Charles, recevant le prénom, encore peu usité, de son grand-père Charles Martel. Un voile mystérieux recouvre la petite enfance du futur Empereur d'Occident : "De sa naissance, de ses premières années et même de son enfance, ce serait une ineptie que je veuille en parler alors qu'il n'en est question chez aucun auteur et que l'on ne rencontre aujourd'hui plus personne qui dise en avoir le souvenir", tranche Eginhard, le biographe de Charlemagne. Cet étrange silence peut s'expliquer par le fait que le futur
Empereur d'Occident est un enfant illégitime : c'est seulement quelques huit
ans après sa naissance, et peu avant celle de son frère Carloman, que son père
épousera sa mère, Berthe, après avoir répudié sa première femme, Leutburgie,
qui lui a donné trois fils et deux filles. Que Charlemagne ait été un enfant
naturel légitimé justifie peut-être aussi sa rivalité avec Carloman. Au moment de sa naissance et durant sa petite enfance, rien
ne désigne Charles comme le successeur de son père. Alors que Pépin le Bref,
élevé à l'abbaye de Saint Denis, est un homme cultivé, il ne reçoit pas l'éducation
d'un prince; son instruction intellectuelle est négligée et on ne lui inculque
que des connaissances sommaires. Très pieuse, Berthe le confie à des maîtres
ecclésiastiques qui lui enseignent juste assez de latin pour suivre les offices.
Le futur Charlemagne acquiert des notions élémentaires d'arithmétique, apprend
le tudesque et le roman, les deux langues conjointement en vigueur dans l'entourage
du maire du palais. Pour ce qui est des disciplines plus physiques, on l'initie
à l'équitation,ainsi qu'aux subtilités de la chasse et aux plaisirs de la natation,
deux exercices qui demeureront ses préférés tout au long de sa vie. S'y ajoute
un apprentissage politique et militaire très concret qui, sans combler ses lacunes
culturelles, fera de lui un grand chef d'Etat et de Guerre. Page MAJ ou créée le |