CHARLEMAGNE, LE PEUPLE
LES ECOLES DE CHARLEMAGNE
A la tête d'un immense territoire, Charlemagne s'emploie à organiser le pouvoir et l'administration. Appréciant autant l'exercice physique que l'étude, il encourage toutes les disciplines intellectuelles et crée des écoles où sont formés les futurs administrateurs.
Le vaste empire de Charlemagne est soudé par le christianisme. Le puissant souverain, épris de savoir, souhaite faire connaître à son peuple les vérités chrétiennes et veut unifier ses territoires par le biais des institutions franques. Dans ce but, il fait porter tous ses efforts sur l'enseignement. Valeureux guerriers, les nobles Francs sont très ignorants des choses de l'esprit et font plus volontiers confiance aux armes qu'aux livres. Les évêques ne sont guère plus savants et le bas clergé est quasiment illettré.
Sous l'impulsion d'Alcuin, un
moine d'origine anglo-saxonne qui est son principal conseiller, Charlemagne met en
place une vaste réforme intellectuelle et scolaire. Elle a pour objectif principal de
former de bons chrétiens.
Charlemagne ne tient pas à ce que l'enseignement reste l'apanage de quelques
privilégiés destinés à entrer dans les ordres ou à faire carrière dans
l'administration.
En 789, un édit ordonne au clergé "d'ouvrir des écoles et d'y
admettre non seulement les enfants de serfs mais encore ceux des hommes libres".
Charlemagne donne l'exemple en installant les premières écoles dans son palais et
ses propriétés de campagne. Il y reçoit de jeunes nobles mais également des enfants du
peuple particulièrement méritants.
Les capitulaires (ordonnances du roi) sont impératifs : "Que des
écoles soient créées pour apprendre à lire à des enfants. Que chacun envoie son
fils apprendre les lettres et qu'il demeure là, entouré de toute la sollicitude,
jusqu'à ce qu'il soit convenablement instruit". Des écoles
élémentaires ouvrent dans les petites localités. Les écoliers y entrent vers
l'âge de sept ans. Les premières années, l'enseignement du calcul, du latin et
de la grammaire est dispensé oralement. Les meilleurs élèves sont admis dans des
établissements supérieurs, dépendant des monastères, et apprennent à lire et à
écrire puis s'initient à la rhétorique, la dialectique, l'arithmétique, le
géométrie, la musique et l'astronomie. Théodulfe le Goth, l'un des grands
administrateurs du roi, exécute les instructions de Charlemagne à la lettre. Il crée
une école épiscopale à Sainte Croix d'Orléans, des écoles monastiques dans
toutes les abbayes soumises à son autorité. Il commande aux prêtres de son diocèse "de
tenir des écoles dans les villages et les bourgs, de ne jamais refuser d'y
accueillir les petits enfants, mais de les instruire sans exiger de leurs parents aucune
redevance, sauf à prendre ce que, dans un zèle charitable, ceux-ci pourraient offrir
volontairement".
Les évêchés et les abbayes disposent
désormais de leur propre bibliothèque. La minuscule caroline, écriture qui prendra plus
tard le nom "d'écriture française" est utilisée
systématiquement pour la rédaction des édits et des manuscrits. Les Ecritures Saintes
sont diffusées grâce à de multiples copies. Les textes des auteurs de l'Antiquité
classique sont sauvés grâce aux moines qui les recopient avec le plus grand soin.
L'Académie palatine, installée dans le palais d'Aix la Chapelle (que le
souverain fait construire sur le modèle de celui de Latran à Rome) est fréquentée par
les grands esprits européens du temps, tels Paul Diacre ou Théodulf. Tout à côté,
l'école d'Aix la Chapelle est dirigée par Alcuin en personne.
Même si l'enseignement dispensé dans les écoles ne touche qu'un petit groupe
social, l'action de Charlemagne en matière d'instruction est primordiale. A
l'aube du Moyen Age, la volonté du futur empereur de familiariser ses sujets avec
tous les domaines de la connaissance permet à la Renaissance Carolingienne de
s'épanouir et favorise, en Occident, un vaste mouvement culturel.
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