CHARLEMAGNE, CHEF D'ETAT
CHARLEMAGNE REPREND EN MAIN L'EGLISE FRANQUE
(VERS
800)
Charlemagne veut consolider l'unité politique par l'unité religieuse, bâtir un empire chrétien d'Occident avec pour idéal et pour moteur une foi chrétienne commune à tous ses sujets. Après s'être instauré chef religieux, avec l'approbation et le soutien de l'Eglise, il va légiférer sur tous les aspects de la vie cléricale.
"Aussi pieux, aussi dévoué au service de Dieu et qui, faisant jaillir la source de la sagesse sacrée, dispense avec une telle constance la Sainte Nourriture aux brebis du Christ pour les former aux enseignements divins, un chef qui s'efforce par un labeur inlassable d'accroître le peuple chrétien, qui honore dans l'allégresse les églises du Christ". Cest par une lettre dithyrambique que, en 813, les évêques réunis à Mayence se réjouissent de confier à Charlemagne un grand programme de réformes ecclésiastiques préparé par cinq conciles. Le clergé reconnaît simplement ainsi l'influence déterminante de l'Empereur sur la religion et son action en sa faveur.
En théorie, le domaine religieux est pourtant l'affaire
de la papauté et des évêques francs. Or, au début
du IXème siècle, ni le pape Léon III ni les évêques
ne s'opposent à l'intervention de l'Empereur sur l'Eglise franque. Au
contraire, ils la souhaitent! Charlemagne appuie son pouvoir sur l'Eglise, qu'il
garde sous une étroite tutelle. S'il se charge de l'évangélisation
des païens soumis par ses armées, il refuse en revanche toute ingérence
de l'Eglise dans la société civile, exigence à laquelle
le souverain pontife consent sans protester.
L'Empereur participe aux synodes, et rien ne se décide sans lui. Il fait
connaître ses décisions par ses capitulaires. La pensée
religieuse est présente à chacun des aspects de son oeuvre. Le domaine
religieux imprègne toute la société, l'économie,
l'administration, la monarchie. Charlemagne lui a consacré l'essentiel
de ses lois. Toute entorse à la foi ou à la pratique religieuse
est ressentie comme une atteinte personnelle au souverain et au royaume franc.
Charlemagne insiste constamment sur la collaboration nécessaire entre
les comtes et les évêques, dont les comtés et les diocèses
ont souvent les mêmes limites. Il nomme les prélats, qui, dans
un Etat où temporel et spirituel sont étroitement liés,
sont l'un des instruments les plus utiles de sa politique unificatrice et centralisatrice.
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