CHARLEMAGNE, CHEF DE GUERRE
La guerre contre les Saxons (772 - 792)

 

UNE CAMPAGNE MILITAIRE ET RELIGIEUSE

Au cours de l'été 775, Charlemagne reprend la guerre contre les Saxons. Mais cette nouvelle expédition va se révéler autant militaire que religieuse. En convertissant les païens insoumis au christianisme, le roi des Francs espère enfin mener à bien son oeuvre de conquête et de pacification Outre Rhin.

Lors d'une première campagne, lancée au cours de l'été 772, les Francs ont détruit les lieux de culte des populations païennes de Saxe. Les guerriers saxons ont répliqué en ravageant la Hesse et en transformant la basilique de Fritzlar en écurie pour leurs chevaux. Charlemagne a répondu à cette provocation par une expédition punitive en 774. L'été suivant, il a décidé de reprendre le combat et, cette fois-ci, d'obliger ces peuplades de l'Est à se convertir au christianisme.

En janvier 775, Charlemagne réunit l'assemblée des grands dans sa résidence de Quierzy sur Oise. Il leur fait part de sa décision de mener une guerre de grande envergure contre les Saxons. Dans le même temps, ce "peuple perfide et infidèle aux traités" sera converti au christianisme afin de rendre durables les serments d'allégeance que ces païens n'ont jusque là jamais respectés. Minutieusement préparée, la nouvelle campagne s'appuie sur des forces armées considérables. En août, les redoutables troupes franques pénètrent en Wetsphalie et, par la Diemel, parviennent jusqu'à la Weser. Les guerriers saxons, aussi habiles et aussi vaillants soient-ils, ne sont guère en mesure de résister à un tel rouleau compresseur. Les places fortes de Sigiburg et de Heresburg sont reprises sans coup férir et occupées par des garnisons franques. A Sigiburg, Charlemagne, qui ne perd pas son objectif de vue, donne l'ordre que l'on construise une église.
A la tête de son armée, le souverain franc traverse la Weser, atteint l'Ocker avec son avant garde. C'est alors qu'une partie des combattants saxons, les Angariens et les Ostphaliens, demandent à conclure la paix. Leurs chefs jurent fidélité à leur vainqueur et lui remettent des otages. Restent les Westphaliens qui, pourtant furement éprouvés par les combats, refusent de se rendre. Prenant d'assaut de nuit et par surprise le camp de Lübbecke où stationne l'arrière garde de l'armée franque, il font un carnage parmi les soldats endormis. Rebroussant chemin, Charlemagne se retourne avec force et succès contre ces assaillants qui, sur le point d'être exterminés, demandent à leur tour la paix, puis, eux aussi, prêtent serment et remettent des otages. Mais ces garanties ne suffisent pas au roi des Francs, instruit par ses expériences précédentes : lorsqu'il quitte la Westphalie à l'automne, il laisse d'importantes garnisons dans les forteresses conquises.

La soumission des rebelles saxons semble acquise. Charlemagne est pourtant loin d'en avoir fini avec des peuples remarquablement pugnaces, qui constituent ses adversaires les plus retors et ne lui laissent guère de répit. Une révolte contre le pape Hadrien 1er oblige le souverain à retourner en Italie. Même s'il vient rapidement à bout de cette rébellion, les Saxons, oubliant une fois de plus leurs serments, mettent son absence à profit. Reprenant les armes sans délai, ils parviennent à s'emparer du château de Heresburg, le rasent et en chassent la garnison franque. Puis ils mettent le siège devant la forteresse qui protège la nouvelle église de Sigiburg. Cette dernière tentative se solde cependant par un échec : alors qu'ils ont déjà dressé leurs astucieuses machines de guerre contre les remparts, les assiégeants sont mis en fuite par une sortie des Francs.
Pendant ce temps, Charlemagne, revenu en France en jullet 776, réunit de nouveau une forte troupe et repart aussitôt en territoire saxon. Cette réaction vive, rapide et innatendue rend la riposte efficace : elle surprend les Saxons qui, sans combattre, laissent le roi avancer jusqu'à la Lippe, en plein coeur du pays angarien. Avant de repartir, le souverain fait reconstruire le château de Heresburg et en fait bâtir un autre non loin de là, à Karlsburg. Il crée en outre une marche le long de la Lippe pour défendre la Hesse, transforme le sud de la Westphalie en camp retranché, fait édifier une forteresse à Paderborn afin de protéger les églises et les monastères de Hesse et de Thuringe des incursions saxonnes.

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