L'ADOPTIANISME

La doctrine nouvelle de l'adoptianisme est développée par l'Eglise d'Espagne : le Christ est considéré comme né d'une femme et soumis aux lois qui régissent l'humanité (sauf celle du péché). Il ne peut donc être le fils de Dieu "par la naissance, mais par l'adoption, non par la nature, mais par la grâce". En dépit des remontrances du Saint Siège, l'adoptianisme a progressé dans toute la Péninsule ibérique et se trouve sur le point de gagner les anciens pays wisigoths de Gaule méridionale. C'est toute la Chrétienté qui est menacée et qui défend l'orthodoxie de sa foi en affirmant que le Christ n'est pas le "fils adopté" de Dieu, mais le fils consubstantiel au Père. Charlemagne adresse aux évêques espagnols la condamnation du Concile de Francfort, avec une lettre personnelle les adjurant de revenir à "l'unité de notre Sainte Mère l'Eglise", faute de quoi il les tiendra pour hérétiques et n'aura plus de communion avec eux. Félix, l'évêque d'Urgel, ville de la Marche d'Espagne, rétorque par un libelle contenant, rapporte Alcuin, "de pires hérésies et plus de blasphèmes que dans ses écrits antérieurs". Au cours des années suivantes, l'adoptianisme continuera à se répandre, et ce n'est qu'en 800 que le Concile d'Aix en viendra à bout.

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