CHARLEMAGNE, LES PERSONNALITES

 

ROLAND A RONCEVAUX

La légende de Roland a beaucoup contribué à la glorieuse réputation de Charlemagne. Grâce à la Chanson de Roland, première chanson de geste, elle est aussi l'un des fleurons du patrimoine de l'Histoire de France. Etonnant pour un épisode qui fut en réalité une défaite militaire.

L'armée de Charlemagne revient d'Espagne, ce 15 août 778. Un long périple l'a menée, depuis le mois d'avril, au-delà des Pyrénées. Le futur empereur, qui a 36 ans, avait décidé de renforcer la frontière d'Aquitaine. Mais l'incursion en ces terres alors aux mains des Musulmans n'a pas été un succès. Charlemagne a pris, puis perdu, Pampelune et Barcelone. Il a été refoulé devant Saragosse, trahi par Soliman Ben Arabi, son allié maure infidèle. Les Francs rentrent bredouilles, par les cols pyrénéens. Ils sont nombreux. Le roi a fait appel au plus gros de ses troupes. Austrasiens, Bourguignons, Neustriens, Lombards, Provençaux avancent, menés par les principaux vassaux de Charlemagne et les grands officiers du palais. Ils atteignent le col de Roncevaux, contrée sauvage, pleine de gorges et de gouffres, où vivent les "Vascons", ancêtres des Basques, dont les Francs se méfient. Leur allégeance à Charlemagne n'est en effet que la façade d'une haine farouche.
Les Vascons se sont stratégiquement embusqués de part et d'autre du col. De leurs cachettes, ils regardent défiler, sur ce chemin malaisé, les Francs qui passent. L'avant-garde et le principal corps de bataille s'éloignent, sans qu'ils bougent. Pas si bêtes : l'armée complète est bien trop importante pour eux. Ce qui les intéresse, c'est surtout l'arrière-garde et las chariots bourrés de vivres et de butins de guerre. Ils vont pouvoir faire un carnage profitable. Tandis que Charlemagne et le gros de la troupe, loin devant, ignorent tout de ce qui se passe, à la tombée de la nuit, l'arrière se fait attaquer par surprise. Les Francs se font massacrer, sans avoir le temps de se positionner ni de riposter avec leur cavalerie. Ils meurent tous, avec vaillance et désespoir, lors d'une défense dérisoire et pathétique.

Parmi les victimes, au milieu de leurs hommes qu'ils n'ont pas voulu quitter, il y a Roland, le lieutenant de Charlemagne, armé de sa fidèle épée Durendal, Egghiard, échanson du roi, qui commandait l'arrière garde sacrifiée et Anselme, comte du Palais. Mortellement blessé, Roland sonne de l'olifant pour prévenir l'empereur. Mais il est trop tard. Lorsque Charlemagne arrive enfin, les cadavres gisent sur le champ de bataille, déserté par les Vascons, qui se sont évanouis dans la pénombre des montagnes. La nouvelle du carnage de Roncevaux impressionna beaucoup les esprits. Un chapitre entier lui sera consacré dans les Annales Royales par l'historien Eginhard. "Ce cruel revers effaça dans le coeur du roi la joie des succès obtenus en Espagne", écrit-il, avec une certaine langue de bois, quand on sait que ce furent des échecs plutôt cuisants !

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