ADIEU A L'ALGERIE
L'histoire d'amour tumultueuse entre Bugeaud et l'Algérie s'achève en septembre 1847. Son projet de colonisation militaire (inspiré de la méthode romaine consistant à doter en terres les soldats retraités) est rejeté par la Chambre. Bugeaud n'est plus un héros à Paris où il est jugé trop entreprenant et trop indépendant. A soixante trois ans, le maréchal se sent las, déçu; il donne sa démission. Celui que les Arabes surnomment "Maître de la fortune" s'embarque sur le Caméléon. L'amiral prince de Joinville, troisième fils de Louis Philippe, qui a dirigé sous ses ordres l'expédition du Maroc en 1844, est ému. "A son départ nous lui rendîmes les honneurs vice-royaux, et je vois encore sa tête blanche et énergique lorsque debout et découvert sur la passerelle du bâtiment qui l'emportait, il traversa lentement la ligne des vaisseaux, au bruit du canon, des tambours, des musiques jouant La Marseillaise et des acclamations des équipages". C'est en France, en décembre 1847, deux ans avant sa mort, que Bugeaud apprend qu'Abd el Kader a finalement été capturé par son compagnon d'armes, le général Lamoricière.
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