CHERBOURG

Le 16 août 1830, à dix heures du matin, Charles X quitte Valognes. Trois heures plus tard, il est à Cherbourg. Il traverse la cité, muette, salué par une haie d'honneur arborant les couleurs bleu, blanc et rouge. Sur le port s'élèvent les cris des ouvriers de l'arsenal, hostiles aux "Blancs". Tandis que la troupe présente une ultime fois les dernières armes au son des tambours, le vieux roi prend son petit-fils par la main et s'avance sur la passerelle drapée de bleu reliant le quai aux deux vaisseaux qui les attendent. Le Great Britain et le Charles Caroll naviguent sous pavillon américain, et non pas français. Pour, selon les ordres alambiqués de Louis Philippe, "éviter de faire entrer dans un port étranger le roi fugitif sous un pavillon qui n'était pas le sien quand il règnait sur la France". "Je désire être conduit à la baie de Spithead dans l'île de Wight, en rade de Porstmouth", dit Charles X au commandant Dumont d'Urville. Celui-ci s'incline et, à deux heures de l'après-midi, donne l'ordre d'appareiller.

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