LA PLAIDOIRIE DE MARTIGNAC

Après avoir mis en doute la légalité du procès, le comte Jean Baptiste de Martignac, avocat de Polignac et de ses "complices", supplie les juges de renoncer à la peine capitale, qui ne peut qu'apporter remord et désir de vengeance : "Le sang que vous verseriez aujourd'hui, pensez-vous qu'il serait le dernier? En politique comme en religion, le martyre produit le fanatisme et le fanatisme, le martyre. Ces efforts seraient vains sans doute; ces tentatives viendraient se briser contre une force et une volonté invincibles; mais n'est-ce donc rien que d'avoir à punir dans cesse et à soutenir des rigueurs par d'autres rigueurs? N'est-ce donc rien que d'habituer les yeux à l'appareil du supplice et les coeurs au tourment des victimes, au gémissement des familles? Le coup frappé par vous ouvrirait un abîme, et ces quatre têtes ne le combleraient pas".

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