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CHARLES X, UNE POLITIQUE REACTIONNAIRE
Petit-fils de Louis XV, le comte d'Artois
succède à ses frères Louis XVI et Louis XVIII sous le nom de Charles X. Il ambitionne
de restaurer un pouvoir monarchique fort et de régner en souverain absolu. Héritier de
l'Ancien Régime, son mépris pour les idées nouvelles et sa méconnaissance des
évolutions de la société le conduiront à abdiquer après un règne de seulement six
ans.
Le 16 septembre 1824, Louis XVIII meurt.
Le 27 septembre 1824, son successeur, Charles X, fait une entrée solennelle dans la
capitale sous une pluie battante. Pas plus que la foule, le roi n'a cure du mauvais temps.
Hautain sur son cheval blanc, il est acclamé par des sujets qui, pensant que leur nouveau
monarque va amener un vent de libéralisme pour balayer les mesures conservatrices de son
prédécesseur, ne vont pas tarder à déchanter. Ils connaissent mal leur nouveau
souverain. Charles X s'est distingué à la Cour de son frère Louis XVI, par l'aménité
de son caractère, la légèreté de ses moeurs et l'intransigeance de ses idées
absolutistes. Sous le règne de son autre frère Louis XVIII, il tient une Cour rivale au
pavillon de Marsan et devient le chef du parti des ultras. Seules ses manières affables
et courtoises lui valent une fausse popularité.
Le 2 décembre 1824, Charles X décide de mettre à la retraite les officiers généraux
ayant atteint la limite d'âge. Mais nombre d'entre eux se sont distingués dans les
armées de Napoléon 1er. Annoncée de surcroît le jour anniversaire de la victoire
d'Austerlitz et du sacre de l'empereur, la mesure est fort mal accueillie par les
nostalgiques de l'Empire.
Cette décision est un nouvel objet de récrimination pour les mécontents, qui sont pas
au bout de leur désarroi. Par exemple l'indemnisation d'un milliard de francs accordée
à la noblesse émigrée sous forme de rente à 3% dont le principal bénéficiaire est le
duc d'Orléans avec 510 000 francs annuels. Peu après, une nouvelle loi sur le droit
d'aînesse, censée éviter le morcellement des propriétés, ravive l'hostilité des
opposants. Le projet d'autorisation législative permettant aux communautés religieuses
de recevoir les dons et legs suscite maintes protestations. Le licenciement de la Garde
Nationale de Paris n'est pas mieux accueilli. Quant à l'ébauche de la "loi sur le
sacrilège", prévoyant les travaux forcés pour le vol d'un objet sacré et la peine
de mort pour les profanateurs, elle provoque un tollé chez les libéraux. Chaque jour, le
fossé se creuse davantage entre le roi et son peuple, entre la monarchie et la
bourgeoisie qui se sent exclue, entre le gouvernement et les libéraux fidèles aux idées
de la Révolution.
Détesté à gauche, Charles X est de
moins en moins apprécié à droite. Les ultras aigris se joignent au concert des
mécontents de tous bords et dénigrent systématiquement toutes ses initiatives, bonnes
ou mauvaises. Le Parlement ne soutient aucun de ses gouvernements. Quelle que soit la
tendance politique de la Chambre, dissoute en 1823 puis en 1827, le conflit exécutif
législatif est désormais permanent. Fort de ce qu'il considère comme son bon droit,
Charles X, exaspéré, durcit ses positions et ne fait que multiplier les maladresses.
S'il a bien des amis désintéressés et compétents, le roi ne sait pas choisir ceux qui
pourraient tenir fermement et efficacement les rênes de l'Etat.
Le 25 juillet 1830, les ordonnances de Saint Cloud suspendent le régime libéral de la
presse, dissolvent, une fois encore, la Chambre et modifient la loi électorale dans un
sens restrictif. Charles X, croyant rétablir son autorité, ne fait qu'exacerber les
haines et les rancoeurs à son égard. En toute bonne foi, il court à sa perte.
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