JAMAIS REINE

Le comte Florimond Mercy d'Argenteau, ambassadeur à Versailles et célèbre commère de la Cour, fait un sort définitif à la pauvre Marie Thérèse, dont il dresse un portrait cruel. "Un visage maigre, un nez fort allongé et désagréablement terminé, une physionomie irrégulière, sans agrément et des plus communes (...). Ce qu'il y a de plus fâcheux encore chez cette princesse, c'est la disgrâce de son maintien, sa timidité et son air embarrassé; elle ne sait prononcer une parole, quelque soin que prenne sa dame d'honneur à lui suggérer ce qu'il y aurait à dire dans les occasions". L'ambassadeur de l'impératrice Marie Thérèse d'Autriche est tout aussi sévère. Louis XV, plus diplomate, trouve que la jeune femme a une belle peau et une gorge parfaite... Après une existence effacée, la comtesse d'Artois mourra en exil, en 1805, près de vingt ans avant que Charles X ne monte sur le trône. Elle ne sera jamais reine de France, mais donnera le jour aux derniers Bourbons en ligne directe de la branche aînée, les ducs d'Angoulême et de Berry.

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