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FERDINAND D'ORLEANS EPOUSE HELENE DE MECKLEMBOURG SCHWERIN
Le 30 mai 1837, Ferdinand d'Orléans
épouse Hélène de Mecklembourg Schwerin dans la liesse générale. La mouvance
catholique française s'est montrée pour le moins réticente devant l'union du
fils aîné du roi Louis Philippe avec une princesse prussienne protestante, fut-elle
issue de l'une des plus anciennes Maisons d'Europe. Pourtant, ce mariage de
raison, destiné à asseoir de façon durable la Maison d'Orléans, a fini par emporter
l'adhésion générale. Ministres et courtisans, aristocrates et bourgeois ont
succombé au charme de la future duchesse qui a reçu un accueil enthousiaste.
Mais, à cause de la mort tragique de Ferdinand et de l'abdication de Louis Philippe,
Hélène ne sera jamais reine de France.
En 1836, Ferdinand, duc d'Orléans et fils aîné de Louis
Philippe, s'est vu vertement refuser la main d'une princesse de la Maison de
Habsbourg par Metternich. Le chancelier autrichien estime que la famille d'Orléans
s'est déshonorée pendant la Révolution. L'année suivante, le mariage du jeune
prince avec une princesse prussienne, Hélène de Mecklembour Schwerin, appartenant
à l'une des plus anciennes Maisons d'Europe (et en outre apparentée au tsar
Nicolas 1er de Russie) est finalement arrangé. Après l'affront infligé par l'Autriche,
la monarchie française sauve la face. Annoncée officiellement le 18 avril
1837, l'union des deux jeunes gens offre par ailleurs au comte Louis Matthieu
Molé, chef du Gouvernement de Louis Philippe et instigateur de cette alliance,
l'occasion de renforcer sa position pour le moins chancelante. Mais le mariage
de l'héritier du trône avec une princesse protestante provoque la méfiance et
la désapprobation des catholiques. Pour se rallier leurs suffrages, Louis Philippe,
sur les conseil de Molé, ordonne la réouverture au culte de l'église parisienne
Saint Germain l'Auxerrois, mise à sac en 1831. Le gete est vivement apprécié.
Ferdinand, âgé de vingt huit ans, va pouvoir épouser Hélène, de deux ans sa
cadette.
Louis Philippe, nostalgique des fastes d'antan, souhaite
une cérémonie somptueuse, digne de celles de l'Ancien Régime. Le 30 mai 1837,
le mariage doit se dérouler à Fontainebleau. Sur le passage du cortège qui amène
la princesse, la foule s'est rasemblée nombreuse et crie sa joie. Au palais,
la future épouse est attendue par le roi qui, bravant l'étiquette, se précipite
sur elle et la serre dans ses bras en s'écriant : "Ma
chère fille!". Les invités ne tarissent pas d'éloges sur la future
duchesse d'Orléans. Ainsi la comtesse de Boigne observe : "la
dignité et la grâce de son maintien, l'élégance de sa taille si flexible...
Son visage était bien mieux de face que de profil, sa bouche s'embellissait
en parlant; la vivacité de son regard, lorsque le sourire l'animait, faisait
oublier l'absence de cils. Elle n'a rien de l'Allemande. Sa taille souple, son
cil long et arqué, portant noblement une tête petite et arrondie, ses membres
fins, ses mouvements calmes, doux, gracieux, pleins d'ensemble, un peu lents,
semblables à ceux d'un cygne sur l'eau, rappelent bien plutôt le sang polonais.
Il est évident que la race slave domine complètement en elle la race germanique". Le
mariage civil, présidé par Pasquier, chancelier de France, est célébré dans
la galerie Henri II du château de Fontainebleau. Afin de n'offusquer personne,
il est suivi par les cérémonies protestante et catholique. Le soir, un dîner
de gala est donné en l'honneur des jeunes mariés, suivi d'un grand spectacle.
Le dimanche suivant le mariage, tout le monde se retrouve
à Paris. Le peuple de la capitale fait un accueil enthousiaste au jeune couple,
comme aux plus beaux jours de la monarchie. Mais le clou de ces cérémonies célébrées
en grande pompe, c'est la réouverture du château de Versailles, fermé depuis
les sombres et terribles jours de 1789. Près de 1 500 personnes sont conviées
à participer au repas fastueux offert par le roi. Tout ce que la France compte
de célébrités est présent. Des tables de vingt personnes sont dressées dans
les différentes salles autour de la somptueuse galerie des Glaces. A la table
royale, Louis Philippe, radieux, ne peut cacher son bonheur de renouer avec
la tradition de son ancêtre Louis XIV. Après le festin, les invités assistent
aux jeux d'eaux féériques qui ont fait la gloire de Versailles et sont ressucités
pour la circonstance. Plus tard dans la soirée, les festivités se terminent,
comme au temps du Roi Soleil, par une représentation d'une pièce de Molière,
en l'occurence Le Misanthrope, donnée par la troupe des Comédiens français.
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