UNE PERTE IMMENSE POUR LA NATION

C'est le prince François de Joinville qui, dans ses Vieux Souvenirs, rend le plus bel hommage à son frère aîné. "La perte était immense, irréparable en effet. Depuis dix ans, nous tous, et avec nous la France entière, considérions mon frère comme le chef, le chef de demain, le chef des grands jours à venir. Celui vers lequel nous nous tournions pour avoir une direction, c'était lui. Pas un de nous qui n'eût depuis l'enfance accepté sans hésitation ses conseils, son autorité. On lui savait gré de l'attention qu'il apportait à la bonne organisation, au perfectionnement de nos forces militaires, du soin avec lequel il allait chercher dans leurs rangs, sans ombre de favoritisme et sans distinction de naissance, les hommes les plus méritants. De même dans le civil, s'il tendait la main, non pas aux incorrigibles révolutionnaires, mais aux hommes d'opinions avancées qui faisaient de l'opposition au Gouvernement du roi, c'était aussi pour demain, pour pouvoir, à l'heure des dangers de la patrie, servir de trait d'union patriotique à toutes les forces vives de la Nation."

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