" UNE AUTRE FOIS CE SERA MIEUX "
Après sa mort, le corps embaumé de Louis XVIII est exposé dans son appartement tendu de noir, transformé en chapelle ardente et gardé par les grands officiers et les prélats du royaume. Jusqu'au 22 septembre, une foule recueillie défile devant le catafalque. Le lendemain, la dépouille du roi est emmenée en grande pompe, selon la vieille tradition royale, à la basilique de Saint Denis. Les funérailles sont pleines de majesté, un véritable spectacle dans la gravité opulente du rituel. A la fin de la cérémonie, le nouveau roi Charles X, ému, en remercie l'organisateur, monsieur de Brézé. "Oh Sire! Le roi est bien bon, il y a manqué bien des choses, une autre fois ce sera mieux", murmure modestement l'intéressé! "Je vous remercie, Brézé, mais je ne suis pas préssé!", rétorque avec humour le nouveau souverain. Chateaubriand, l'écrivain toujours lyrique, consacre l'événement d'un trait de plume. "Sur les exemples de l'Histoire, on serait autorisé à dire : mourir comme un Bourbon, pour exprimer tout ce qu'un homme peut mettre de magnanimité dans sa dernière heure. Louis XVIII n'a pas démenti cette intrépidité de famille".
© 2003 cliannaz@noos.fr