LE RETOUR DES CENDRES DE NAPOLEON

Le 15 décembre 1840, les cendres de l'empereur Napoléon 1er sont enfin rapatriées depuis Sainte Hélène (où l'empereur est mort le 5 mai 1821) à Paris. Depuis le mois de mai, l'Angleterre a donné son autorisation à la France de récupérer la dépouille mortelle. A Paris, un cortège s'ébranle, suivi dans le froid par une foule nombreuse.

Le retour des Cendres de NapoléonPour cette occasion, Paris sera le théâtre d'une immense cérémonie pour le retour des cendres de l'empereur. Ce rapatriement des cendres, tant voulu par Louis Philippe, le roi des Français, va définitivement sceller la légende napoléonienne. L'empereur, qui représente à lui seul la gloire politique et la grandeur de la nation, fait l'objet d'une véritable réhabilitation depuis l'arrivée sur le trône de Louis Philippe. En 1833, il avait déjà fait replacer la statue de Napoléon sur la colonne Vendôme à Paris. Puis, en 1836, il avait achever l'Arc de Triomphe. Il ne manquait plus que de transférer ses cendres dans le tombeau édifié par Visconti, sous la coupole des Invalides.

A Paris, il fait un froid glacial. Cela ne décourage pourtant pas la population qui assistera en masse (plus d'un million de personnes) à la cérémonie. Un témoin raconte :

Je me souviens très bien que nous nous sommes assis sur la terrasse des Tuileries avec une vue plongeante sur les Champs Elysées et l'Arc de Triomphe. Pour être sûrs de bien voir le défilé, nous nous sommes installés très tôt, vers six heures du matin, et nous avons attendu toute la journée dans un froid intense accentué par de fréquentes bourrasques de neige. Enfin, nous vîmes au loin la procession descendre de l'Arc de Triomphe et se diriger vers nous. Je n'ai jamais oublié le coup d'oeil vers le catafalque, un magnifique char funéraire recouvert de velours rouge et tiré par seize chevaux caparaçonnés d'or, tournant autour de la Place de la Concorde. Le soleil se reflétait sur les casques des cuirassiers. Une vision extraordinaire...

Le jour suivant, les cendres sont déposées dans le tombeau, aux Invalides. De nombreux anciens soldats de l'armée impériale assistent à l'événement. Beaucoup ont des difficultés à marcher et s'appuient sur l'épaule de leur voisin. Ils ont l'air très émus.
"Sire, je vous présente le corps de l'empereur", dit solennellement le prince de Joinville.
"Je le reçois au nom de la France", rétorque le roi. Ainsi s'achève la cérémonie qui marque "l'apothéose de la légende, sa consécration définitive et officielle", comme le souligne l'historien F. Bluche.

C'est à Thiers, chef du gouvernement du roi Louis Philippe, que la France doit le retour de la dépouille de l'empereur. C'est lui, qui avec l'accord du roi, a fait la demande à l'Angleterre. Le problème qui se pose alors est de trouver un emplacement pour le tombeau. Louis Philippe suggère d'édifier un monument au Trocadéro. Mais le projet trop coûteux est abandonné. D'autres pensent à la place Vendôme, où la statue de l'empereur vient d'être replacée. L'idée de le faire reposer dans la cathédrale de Saint Denis est elle aussi abandonnée. Un lieu finit par être trouvé : la chapelle Saint Louis des Invalides. L'architecte Visconti est alors chargé de réaliser le tombeau qui sera placé sous la coupole.

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