" JE M'ENDORMIS SANS SAVOIR... "
Le 23 février 1848 au soir, personne au sein de la classe dirigeante ne croît à l'imminence d'une révolution. Qu'ils se réjouissent ou non de la chute du ministère Guizot, les puissants et les nantis sont persuadés que le mouvement insurrectionnel a vécu. Tous les bruits qui montent de le rue semblent confirmer leur point de vue : ce sont des cris de joie. Alexis de Tocqueville rapporte que le comte Joseph Marie Portalis, très lié avec ceux que l'on a appelés les "meneurs", avec qui il dîne ce soir là, ne s'attend pas non plus à ce que l'émeute se transforme en révolution. "Je me retirai de bonne heure et me couchai aussitôt. Quoique je logeasse fort près de l'hôtel des Affaires Etarngères, je n'entendis point la fusillade qui exerça tant d'influence sur les destinées, et je m'endormis sans savoir que j'avais vu le dernier jour de la Monarchie de Juillet", relate l'historien.
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