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LA III EME
REPUBLIQUE :
1914-1937
Pages
mises à jour au 26/06/2003
Avec une sorte de logique implacable,
l'Europe s'achemine vers la catastrophe. Chacun croit avoir pour lui le droit et la
vérité. En août 1914, les Français partent convaincus que la guerre sera courte : avec
le " rouleau compresseur russe ", avec l'alliance anglaise et le neutralité
(sinon l'appui) des Italiens, ils contraindront l'ennemi à demander la paix. Ils sont
saisis de stupeur lorsqu'ils apprennent les premières défaites. La France est envahie,
la route de Paris grande ouverte. Joffre a le courage de reculer jusqu'à ce qu'une faute
de l'adversaire lui permette la contre-offensive.
Mais le " miracle de la Marne " n'apporte qu'un court répit. La course à la
mer, la guerre des tranchées, le carnage de Verdun montrent bien que le conflit est loin
de sa fin. En 1917, le défaitisme qui gagne les rangs français est stoppé par Pétain.
Clémenceau incarne la volonté de vaincre et l'entrée en guerre des Etats Unis compense
la défection russe : après la terrible alerte du printemps 1918, les Alliés acculent
enfin l'ennemi à l'armistice.
La France victorieuse sort épuisée du conflit. Elle compte plus d'un million de morts et
12 département ravagés. Elle croit que les dommages de guerre seront payés par les
vaincus et que la sécurité du pays sera pour toujours assurée. Elle devra déchanter.
Clémenceau a déclaré que la paix serait plus difficile à gagner que la guerre. Il n'a
pas tort et le Traité de Versailles décevra tout le monde.
Tandis que les gouvernements discutent, les populations tâchent d'oublier dans la gaieté
les malheurs passés. Les mours se transforment et la fureur de vivre anime les
Français. On est entré dans les " Années Folles ", ou les " années
d'illusion ". Qui pourrait prévoir que cette " après-guerre " n'est en
fait qu'une " entre deux guerres " ? L'euphorie est du reste atténuée par les
difficultés croissantes : le Franc a perdu sa stabilité, les salaires et les prix se
lancent dans une course infernale. L'Allemagne ne veut ou ne peut payer. Pour la
contraindre, Poincaré décide d'occuper la Ruhr. Succès éphémère. Il est obligé
d'accepter le plan Dawes, au moment où les électeurs de 1924 le chassent du pouvoir. Les
problèmes financiers, économiques, sociaux s'aggravent.
Les grèves se succèdent. Mais l'unité ouvrière se brise lorsque, au congrès de Tours,
les purs marxistes se détachent de la S.F.I.O. pour fonder l parti communiste. Après le
gouvernement du Cartel des gauches pendant lequel se multiplient les paniques boursières,
Poincaré apparaît comme un sauveur en redressant le franc.
Pendant ce temps, Briand tente un rapprochement avec l'Allemagne : les entretiens de
Locarno, le pacte Kellogg permettent aux naïfs d'espérer une paix éternelle ! La France
rassurée par la présence au pouvoir de Poincaré connaît alors sous la houlette du bon
président Doumergue une certaine euphorie. Mais l'instabilité ministérielle reparaît
et la crise financière qui sévit aux Etats Unis menace aussi la France. On commence en
outre à comprendre que la politique de conciliation avec l'Allemagne aboutira à un
échec. Pourtant, en ces années, le public ne se préoccupe guère du caporal autrichien
nommé Hitler. En 1933, celui-ci devient Chancelier et poursuit le démantèlement du
Traité de Versailles.
En France, les citoyens s'inquiètent
surtout du marasme économique, des scandales politico-financiers, de l'assassinat de Paul
Doumer. L'affaire Stavisky amène à la formation du gouvernement d'union, mais ce n'est
là qu'un bref apaisement et le déficit financier continue.
Les Français songent plus à la politique intérieure qu'à la politique extérieure. Ils
ne voient pourtant pas sans inquiétude Hitler assassiner Dollfus, récupérer la Sarre,
rétablir le service militaire, réoccuper la Rhénanie. Ces succès électrisent les
masses allemandes. De son côté, Mussolini se détourne de sa sour latine :
l'amitié franco-italienne ne résiste pas à la guerre d'Ethiopie et le pacte d'acier
unit les deux dictateurs.
A la même heure la France connaît de profonds bouleversements avec l'arrivée au pouvoir
du Front Populaire et les accords Matignon : semaine de 40 heures, contrats collectifs,
congés payés sont obtenus par les travailleurs au milieu d'une grande agitation sociale.
La guerre civile espagnole ne calme pas les Français, bien au contraire. Malgré son
désir d'aider officiellement les républicains contre Franco, Blum décide de s'abstenir.
Il est du reste remplacé par Chautemps, puis par Daladier.
Hitler pense qu'il peut tout oser et que les puissances occidentales le laisseront agir.
Il proclame l'Anschluss, puis revendique la régions des sudètes. La France et
l'Angleterre vont elles rester passives devant ces nouveaux empiètements ? A la
conférence de Munich, elles cèdent, faiblesse qui leur sera, à tort ou a raison,
longtemps reprochée. Par un nouveau coup de force, les troupes allemandes occupent alors
la Bohême et la Moravie. L'accord germano-soviétique, l'attaque hitlérienne contre la
Pologne ne permettent plus aux Alliés de tergiverser. La guerre est déclarée.
CETTE
FOIS, LE MONDE ENTIER VA S'EMBRASER.
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