LES MEROVINGIENS

CLOVIS, CHEF DE GUERRE

 

 L'HISTOIRE DU VASE DE SOISSONS

Après avoir remporté la bataille de Soissons en 486, les soldats de Clovis se livrent au pillage de la ville. Vient le moment du partage du butin qui se fait, selon la coutume franque, par tirage au sort. 

L'histoire du vase de SoissonsClovis reconnaît le magnifique vase comme étant celui de l'évêque de Soissons. Il demande alors à ses soldats de le lui réserver afin de le restituer, pour des raisons politiques, à qui de droit. Un de ses hommes furieux que le roi ne respecte pas la tradition déclare ; "Tu n'auras que ce que le sort te donnera", puis prend le vase, le jette aux pieds de son chef et le brise d'un coup d' épée.

Une année s'écoule. Clovis n'a pas oublié. Lors d'un passage en revue de ses troupes, il reconnaît le guerrier. Il l'interpelle : "Personne n'a d'armes aussi mal tenues que les tiennes". Il lui arrache alors sa francisque et la jette à terre. Le soldat se penche pour récupérer son arme. D'un coup violent, Clovis lui fracasse la tête avec son épée en s'écriant : "Ainsi as tu fait du vase de Soissons".

En 486, cela fait à peine cinq ans que le jeune Clovis est monté sur le trône. C'est un roi païen, empreint de culture germanique comme le sont tous les Francs. Toutefois, fin politique, il sait que s'il veut asseoir son pouvoir, il lui faut l'appui de l'Eglise. En voulant restituer le vase dérobé à l'évêque de Soissons, Clovis ouvre dans ce sens, mais va à l'encontre des traditions barbares de son peuple.
Cependant, Clovis reste dans ses réactions essentiellement un roi franc, pratiquant une justice expéditive obéissant à la logique de la loi du talion. En effet, selon les lois germaniques, chaque offense a un prix que doit payer la famille du coupable à la famille de la victime. Assassiner un homme de 20 à 50 ans coûte 300 sous d'or, un homme de plus de 65 ans seulement 100 sous d'or, arracher une main si celle-ci reste pendante coûte 63 sous, arracher le deuxième doigt, à savoir celui qui sert à tirer l'arc coûte 35 sous, et ainsi de suite suivant la gravité estimée de l'acte. Clovis en tuant le soldat rebelle ne se montre pas plus violent que la majorité de son peuple et que l'esprit qui anime les coutumes et lois franques. La vengeance fait partie de la vie quotidienne des Francs et nul ne songerait à s'en offusquer. Par ce geste, il fait également preuve d'une autorité que plus aucun soldat du royaume n'osera contester par la suite.

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