LES VALOIS
CHARLES IX, CHEF D'ETAT
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LES NEGOCIATIONS AVEC L'ESPAGNE Au mois de juin 1565, le cortège du Grand Tour de France de Charles IX fait étape à Bayonne. La reine mère Catherine de Médicis entend profiter de l'occasion pour rencontrer son gendre, le roi Philippe II d'Espagne. Du 15 juin au 2 juillet, elle recevra l'ambassade conduite par sa fille, la reine Elisabeth d'Espagne, et par l'intransigeant duc d'Albe. Mais les liens familiaux ne permettront pas de dissiper l'incompréhension mutuelle : sur la politique à adopter à l'égard de la Réforme protestante, Français et Espagnols ne pourront s'entendre. Lors du Grand Tour de France entrepris par la reine mère Catherine de Médicis pour s'assurer la fidélité des sujets du jeune Charles IX, l'étape de Bayonne, particulièrement importante, va être l'occasion d'une rencontre avec l'Espagne. La reine ne goûte guère les reproches, voire les ordres déguisés, du roi Philippe II, qui s'est fait le champion du catholicisme. En invitant à Bayonne ce puissant voisin, qui est aussi son gendre, ayant épousé sa fille aînée Elisabeth de Valois, elle a l'intention de lui présenter une France riche, capable de discuter avec lui d'égal à égal. Elle entend aussi lui démontrer, au lendemain de la première guerre de religion, le bien fondé de sa politique de réconciliation. Mais le souverain espagnol s'est dérobé
et n'a pas daigné se déplacer. S'il a autorisé son épouse à aller embrasser
les siens à l'occasion d'une rencontre familiale privée, et non officielle,
il lui a donné des consignes très strictes et, pour la chaperonner, a désigné
un négociateur plénipotentiaire, l'intraitable Fernando Alvarez de Tolède, duc
d'Albe. L'inflexible ministre espagnol suggère
de "pêcher les gros poissons sans
s'amuser aux grenouilles" : c'est à dire de saisir
les principaux chefs huguenots et de les mettre hors d'état de nuire en les
exilant ou en leur coupant la tête. Catherine de Médicis émet l'idée d'une ligue
entre les trois grands monarques catholiques, l'Empereur d'Autriche, les rois
de France et d'Espagne. Elle se voit opposer un refus et, dès lors, ne transigeant
plus, va s'en tenir à de vagues promesses. Page MAJ ou créée le |