LES VALOIS
CHARLES IX, CHEF D'ETAT |
LE COLLOQUE DE POISSY Réuni à l'automne 1561 à l'instigation de Catherine de Médicis, le colloque de Poissy va tenter de concilier les points de vue catholique et protestant. Mais, à l'heure où les querelles religieuses se font lourdes de menaces, les théologiens ne pourront parvenir à un accord. L'assemblée de Poissy sera cependant le prélude à l'édit de tolérance de Saint Germain, signé le 17 janvier 1562. Le 9 septembre 1561, la tribune royale
surmontée d'une tenture fleurdelisée a été dressée
dans le réfectoire du couvent des dominicaines de Poissy. Du haut de
ses onze ans, Charles IX siège dans toute sa majesté. Il est entouré
de la reine mère, Catherine de Médicis, drapée dans ses
voiles de deuil, de son frère le duc d'Anjou, le futur Henri III, de
sa jeune soeur Marguerite de Valois et des princes du sang. Sont également
présents quelques cinquante prélats catholiques, tels le cardinal
de Lorraine, le théologien Claude Espence, le général des
jésuites Jesus Diego Lainez, le cardinal de Tournon et le légat
du pape Hippolyte d'Este. Alors que la France est déchirée
par les querelles religieuses et que le calvinisme gagne du terrain, Catherine
de Médicis, soucieuse d'assurer le trône des Valois, cherche à
trouver un compromis entre catholiques et protestants. Elle a été
attentive aux avis des huguenots, le prince Louis de Condé et l'amiral
Gaspard de Coligny, comme à ceux de son chancelier, Michel de l'Hospital,
qui incline à la tolérance. La papauté, elle, tarde à
répondre à la réforme protestante. Réuni depuis
1545, le concile de Trente n'a toujours pas conclu ses travaux. Courageusement,
la reine mère a pris une initiative hardie pour tenter de sortir le royaume
d'une impasse religieuse lourde de menaces. Lors de la deuxième séance,
qui se tient le 16 septembre, le cardinal de Lorraine, appartenant à
la puissante famille des Guise, répond à Théodore de Bèze.
Fort de ses convictions, lui aussi, il ne transige en rien sur les points de
désaccord portant notamment sur les sacrements, le culte des saints ou
le statut et le rôle de l'Eglise. Concernant l'eucharistie, il s'appuie
sur la conception luthérienne pour mieux contrer la position calviniste.
Son souhait est de faire adopter aux réformés une confession de
foi proche de celle d'Augsbourg, acceptée par l'empereur Charles Quint
en 1555. Ceci fait, et les protestants s'étant ainsi rapprochés
des catholiques, il pense qu'ils ne tarderont pas à abandonner "l'hérésie".
Son attitude soulève des réticences dans son propre camp, et les
prélats obtiennent que les débats ne soient plus menés
publiquement. Page MAJ ou créée le |