LES VALOIS
CHARLES IX, CHEF D"ETAT |
LA "SURPRISE DE MEAUX" En 1568, les chefs protestants décident de soustraire le jeune roi Charles IX à l'influence des Guise et de ses conseillers ultra catholiques. Rassemblant leurs forces près du château de Montceaux lès Meaux, où séjourne la Cour, ils tentent un coup de main pour enlever le roi. Bien que la "surprise de Meaux" ait échoué, elle donne le signal de la deuxième guerre de religion. Le roi Philippe II d'Espagne est déterminé
à écraser la "révolte des Gueux", les protestants des Pays Bas. En
décembre 1566, il demande à sa belle-mère Catherine de Médicis d'autoriser ses
armées, qui remontent vers le Nord, à traverser le royaume de France, depuis
la Provence, par la vallée du Rhône et la Bourgogne. Soucieuse de ne pas réveiller
le feu de la guerre qui couve entre ses sujets catholiques et protestants, la
reine mère refuse fermement. En juillet 1567, par précaution, elle fait lever
six mille mercenaires suisses et dix mille fantassins français, qui prennent position
aux frontières. Les chefs réformés sont d'autant plus inquiets
qu'une rumeur circule selon laquelle le prince Louis de Condé et l'amiral de
Coligny sont menacés de mort et qu'ils sont persuadés que l'édit de pacification
religieuse d'Amboise, signé en mars 1563, va être révoqué. Réunis au château
de Vallery, près de Sens, propriété de Condé, ils décident de reprendre les
armes et de soustraire le jeune Charles IX à l'influence des Guise et des catholiques
intransigeants du Conseil royal. Le 26 septembre, la Cour se refugie en
hâte derrière les remparts de la ville de Meaux. Les Suisses cantonnés à Château
Thierry sont appelés à la rescousse; ils devront aussi escorter le roi jusqu'à
Paris, s'il le faut à marche forcée. Le 27, de nombreux villageois huguenots
de la région prennent la fuite, craignant "si
on venait au dessein de leur entreprise qui était de prendre ou de tuer le roi
Charles IX, qu'on ne les saccageât dans les villes".
Dans la nuit du 28 au 29 septembre, peu après minuit, le roi, sa mère et leur
suite quittent Meaux sous bonne garde. A deux heures du matin, peu avant Lagny,
Condé, à la tête de quatre cents cavaliers, demande à parler au souverain, qui refuse.
Dissimulés derrière le hérisson formé par les piquiers suisses du colonel Pfyffer,
Charles IX et Catherine de Médicis embarquent dans un coche et, d'une seule
traite, rejoignent Le Bourget. Page MAJ ou créée le |