LES VALOIS
CHARLES IX, LES PERSONNALITES |
L'AMIRAL DE COLIGNY, VICTIME DE LA SAINT BARTHELEMY Le 22 août 1572, à onze heures, l'amiral de Coligny, chef des protestants français, sort du Louvre où il a assisté au Conseil du roi et regagne son logis de l'hôtel de Rochefort, rue de Béthisy (actuelle rue de Rivoli). Alors qu'il lit, en marchant, une requête qu'on vient de lui remettre, une arquebusade lui arrache l'index de la main droite et le blesse au bras gauche. C'est le début du massacre des protestants... Pendant qu'on le ramène chez lui et que
le chirurgien Ambroise Paré soigne ses
blessures, ses compagnons se précipitent dans la maison, appartenant à un proche des
Guise, d'où sont partis les coups de feu. Ils y trouvent l'arquebuse encore fumante mais
le tireur s'est envolé. Furieux, les gentilshommes huguenots demandent que justice soit
faite. Affaibli par sa blessure, Coligny est serein mais ne se fait plus d'illusions. Il conjure ses proches de fuir mais lui restera, son sort est désormais entre les mains de Dieu. Lorsqu'ils arrivent rue de Béthisy, Guise et ses sbires se font ouvrir au prétexte que quelqu'un désire parler à l'amiral de la part du roi. Ils enfoncent la porte de la chambre de Coligny et le tue, puis jette son corps par la fenêtre. Lorsque la dépouille de l'amiral tombe à ses pieds, Guise, qui attendait dans la cour, essuie le sang qui inonde le visage du vieil homme et s'écrie : "Ma foi, c'est bien lui !" Gratifiant le cadavre d'un dernier et méprisant coup de pied, il tourne les talons et s'en va. Le jour se lève à peine et, dans Paris, le massacre bat déjà son plein. Abandonné par Guise et ses hommes, le
cadavre de Coligny est mutilé par la population. On lui coupe les mains et la tête, on l'émascule, on le traîne dans la boue puis on le jette dans la Seine. Repêché le
lendemain, le corps du défunt est pendu et brûlé sur un bûcher de fortune. La
dépouille de l'amiral est enfin arrachée à ses tortionnaires lorsque, quelques jours
plus tard, elle est récupérée pendant la nuit par des serviteurs de François de
Montmorency et transportée à Chantilly dans un cercueil de plomb. Coligny est jugé, à
titre posthume, comme chef de la conspiration que la Saint Barthélemy est censée avoir
châtiée. La sentence de mort est prononcée. Les armoiries de l'amiral sont
brisées et foulées au pied par le bourreau. Ses biens sont confisqués, son château de
Châtillon sur Loing est rasé. Ses descendants sont dégradés de la noblesse. Page MAJ ou créée le |