LES VALOIS
CHARLES IX, SA VIE
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LA RECEPTION DES AMBASSADEURS POLONAIS Début août 1573, une impressionnante délégation polonaise arrive à Paris. Elle vient offrir au duc Henri d'Anjou, frère cadet de Charles IX et futur Henri III, la Couronne de Pologne et la succession du roi Sigismond Auguste II, mort sans héritier. Le défilé de cette ambassade offre un spectacle pittoresque aux Parisiens. Quant à la réception au Palais du Louvre, elle est placée sous le signe d'une majestueuse solennité. Le mois d'août 1573 est marqué par l'arrivée à Paris de l'ambassade venue solennellement offrir la Couronne de Pologne au duc Henri d'Anjou, frère cadet de Charles IX et futur Henri III. Le 2 août, à la frontière du royaume de France, le cortège a été accueilli par Monseigneur de Monluc, évêque de Valence, qui a déjà rencontré les ambassadeurs lors d'une mission diplomatique au printemps précédent. Des seigneurs de très haut rang, dont Adam Konarski, évêque de Posen, Albert Laski, palatin de Sieradz et Nicolas Christophe Radziwill, grand maréchal de la Cour, sont accompagnés par deux cents cinquante représentants de la Diète, le clergé, le Sénat, les provinces, ainsi que les partis protestant et catholiques polonais, suivis par cinquante chars fermés attelés chacun à huit chevaux et montés par autant de palefreniers. Le 19 août, l'ambassade se présente aux portes de la capitale
et y fait une entrée magnifique. N'en croyant pas leurs yeux, les Parisiens
peuvent assister à l'arrivée d'un convoi des steppes d'Asie centrale. Toques
à aigrettes, bonnets surchargés de broderies et de pierreries, fourrures précieuses,
bottines ferrées et rebrodées d'or, épées et cimeterres courbes garnis de gemmes,
carquois somptueux : les géants polonais aux longues barbes blonde et au crâne
rasé offrent un spectacle aussi exceptionnel que pittoresque. Si les Parisiens
sont époustouflés, les Polonais ne sont pas moins étonnés en découvrant l'oeuvre
des décorateurs. Pour l'occasion, les maisons et les monuments ont été badigeonnés
de couleurs vives : le rouge sang de boeuf domine, rehaussé par des jaunes,
des verts et des bleus criards. L'éblouissante réception donnée le 21 août au palais du
Louvre a été réglée dans les moindres détails par la reine-mère Catherine de
Médicis, qui excelle dans ce domaine. Lorsque les seigneurs polonais se présentent,
vêtus de longues robes d'étoffe d'or imitant la majesté des sénateurs romains,
ils sont introduits par le grand chambellan, Henri de Guise. La délégation est
reçue par Charles IX, entouré de son épouse Elisabeth d'Autriche, de la reine-mère,
de ses frères, le duc d'Anjou et François d'Alençon. Selon un cérémonial des
plus rigoureux, les ambassadeurs s'inclinent devant le roi, paré pour l'occasion
d'un manteau d'hermine fleurdelisé, de sa couronne et de son sceptre. Puis ils
déposent au pied de l'estrade où a été installé le trône un coffret de vermeil
contenant la décision de la Diète qui fait d'Henri d'Anjou le roi de Pologne
et prient le roi de France d'en informer son frère. Avec toute la majesté qui
s'impose, Anjou s'assied sur le trône qui lui est destiné, surmonté de l'aigle
de Pologne et jouxtant celui de de son aîné. Aussitôt, trompettes et tambours
retentissent dans un concert triomphal. Page MAJ ou créée le |