LES VALOIS
CHARLES IX, SA VIE
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OTAGE A LA COUR Dans la nuit de la Saint Barthélemy, Henri de Navarre a échappé de peu au massacre. S'il a trouvé refuge auprès de son beau-frère, Charles IX, le Béarnais n'est désormais plus libre de ses mouvements. Pendant près de quatre ans, il va rester prisonnier au Louvre, otage du roi, de la reine-mère et du parti catholique. La nuit funeste de la Saint Barthélemy, Henri de Navarre se trouve avec son cousin, Henri 1er de Bourbon, prince de Condé. Tous deux sont promptement menés chez Charles IX. Le roi leur reproche avec virulence d'avoir fomenté un complot contre lui et leur crie : "Messe, mort ou Bastille"! Le futur Henri IV, tiraillé depuis son enfance entre les deux religions, abjure le protestantisme et se convertit au catholicisme. Condé n'obtempérera que quelques jours plus tard. Dès lors, le roi de
Navarre va vivre "en captivité" au sein de la Cour, parmi ceux qui
ont massacré nombre de ses amis huguenots. Henri de Navarre doit renier sa foi
pour préserver sa vie. Il le fait un mois après l'odieux massacre, le 26
septembre 1572. Cette abjuration rétablit en quelque sorte l'ordre naturel
religieux des Grands du royaume. Le futur roi de France demande, non sans une
certaine duplicité, à être instruit dans la religion catholique. Un ancien
pasteur protestant de son entourage, Hugues de Rosier, devient son instructeur.
Le 29 septembre 1572, pour la Saint Michel, le prince assiste
"pieusement" à la messe et se retrouve, comme dix ans auparavant,
humilié par le parti catholique. Le 3 octobre 1572, Catherine de Médicis le
contraint à demander humblement au pape Grégoire XIII de l'accueillir de
nouveau dans la foi dans laquelle il a été baptisé. Quelques semaines plus
tard, on lui fait promulguer un édit rétablissant le culte catholique dans les
Etats du Béarn. L'année suivante, c'est, contraint et forcé, qu'Henri de
Navarre doit participer au siège de La Rochelle, et combattre, sans grande
conviction, dans les rangs de l'armée royale. Mais "ses anciens amis"
ne sont pas dupes, le sachant l'otage de la politique de la reine-mère. Après deux ans
d'intrigues, le Béarnais va se montrer sous un nouveau jour. Semblant se
désintéresser des affaires du royaume, il va se consacrer aux plaisirs de la
Cour. Il a vingt ans et, depuis le début de sa captivité, a appris à cacher ses
sentiments sous une humeur toujours enjouée. Non sans un certain génie de la
dissimulation, il joue le double jeu que la Cour lui impose. Son bon sens de
"paysan béarnais" est sa meilleure parade contre les intrigues. Face
aux sarcasmes des courtisans, il se tait, ne cédant en rien à Catherine de
Médicis et montrant une duplicité digne de la reine-mère. Page MAJ ou créée le |