LES VALOIS
CHARLES IX, SA VIE
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LES FUNERAILLES DE CHARLES IX Le 30 mai 1574, au château de Vincennes, Charles IX a succombé à la tuberculose. Conformément à la tradition, le cérémonial funéraire va durer quarante jours et être minutieusement organisé. A l'issue de ce rituel immuable, le roi sera inhumé auprès de ses ancêtres à la nécropole royale de Saint Denis le 12 juillet. Charles IX n'a rendu son dernier souffle que depuis quelques heures, le 30 mai 1574, au château de Vincennes, que déjà sa succession suscite bien des craintes. Avant son décès, tout a pourtant été organisé. C'est son frère le duc Henri d'Anjou qui doit lui succéder sur le trône : mais le futur Henri III, qui a été élu roi de Pologne en mai de l'année précédente, est pour l'heure en son lointain royaume, à des lieues de la France. En attendant son retour, la reine mère Catherine de Médicis a été désignée pour assurer la régence. Le 31 mai, jour de Pentecôte, le chancelier du royaume exige par lettre patente qu'il en soit fait ainsi. Ces précautions n'empêchent pas la veuve d'Henri II de craindre que, en l'absence de son fils, Henri de Navarre, le futur Henri IV, ne soit tenté de s'emparer de la Couronne vacante. Le 1er juin, elle quitte Vincennes pour Paris et, au Louvre, fait murer les fenêtres de l'appartement du Béarnais, qu'elle fait placer sous étroite surveillance. Le lendemain, c'est le palais tout entier qui est muré, seule l'entrée principale, protégée par des gardes suisses, restant ouverte. Le 3 juin, alors que des rumeurs de conspiration circulent dans la capitale, le Parlement entérine et fait publier les lettres de régence. le 4, trois gentilhommes sont dépêchés en Pologne pour y quérir le futur Henri III. Pendant ce temps, à Vincennes, le rituel funéraire a déjà commencé. Le chevalier Henri d'Angoulême, né de la liaison d'Henri II avec l'Ecossaise Jane Fleming et demi-frère de Charles IX, est chargé de son bon déroulement. Pendant vingt quatre heures, le visage du défunt est laissé découvert afin que "chacun puisse le voir". Le 31 mai, dans l'après-midi, la dépouille du jeune roi est embaumée et déposée dans un cercueil de plomb. Pendant quarante jours, comme le veut la tradition, elle va rester au château de Vincennes, veillée par quarante huit religieux des quatre ordres, cordeliers, carmes, augustins et jacobins, qui, jour et nuit, vont prier et chanter les messes. Sur un lit de parade recouvert d'un drap d'or, l'effigie du roi repose, vêtue d'une tunique en satin cramoisi parsemée de fleurs de lys et fourrée d'hermine, coiffée d'un bonnet de velours et d'une couronne sertie de pierres précieuses, parée du collier de l'ordre de Saint Michel. Les obsèques de son fils, "la
reine sa mère voulut les faire belles et magnifiques, encore que les finances
de France fussent alors courtes pour dépenser tant",
rapporte la chronique. Le jeudi 8 juillet, à l'issue des quarante jours rituels,
le duc d'Alençon est chargé de déposer le coeur de son frère Charles IX à l'église
des Célestins. Le dimanche 11 juillet, un service funèbre à la mémoire du défunt
roi est célébré à la cathédrale Notre Dame de Paris. A la fin de la cérémonie,
un incident éclate, provoqué par une question de préséance. "Son
corps était prêt à partir de Notre Dame, la cour de Parlement eut quelque pique
de préséance avec la noblesse et l'Eglise, d'autant qu'elle alléguait tenir
place de roi qu'elle représentait du tout en l'absence du roi, qui était hors
du royaume. Sur quoi, il y eut une grande princesse de par le monde (Marguerite
de Valois, la soeur du souverain), qui alla arguer et dire qu'il ne fallait
pas s'étonner si, durant le vivant du roi, les séditions et troubles avaint
été en si grande vogue, que tout mort qu'il était, il émouvait, brouillait et
troublait encore", relate le mémorialiste Pierre
de Brantôme. Page MAJ ou créée le |