L'AMOUR DE LA "GRANDE AMYE"
Après avoir été libéré du Châtelet, Clément Marot n'aspire qu'au bonheur et à la joie de vivre. C'est dans cet état d'esprit qu'il rencontre à la Cour, en mai 1527, la douce Anne d'Alençon. Avec la fille du bâtard Charles d'Alençon, frère du premier époux de Marguerite d'angoulême, il noue "une alliance de pensée", vouant à cette "brunette" un amour aussi chaste qu'intellectuel et lui dédiant des poèmes d'une grande délicatesse. Le talent du poète s'affirme dans l'émotion à peine voilée qui donne tout son charme aux élans de l'amour courtois. Ainsi dans Le Dizain de neige ou dans Du partement d'Anne :
"Où allez vous Anne? Que je
le sache, / Et m'enseignez avant que de partir
Comme ferai, afin que mon
oeil cache / Le dur regret du coeur triste et martyr.
Je sais comment; point
ne faut m'avertir : / Vous le prendrez, ce coeur, je vous le livre;
Pour
le rendre délivre / Du deuil qu'aurait loin de vous en ce lieu;
Et pour autant
qu'on ne peut sans coeur vivre / Me laisserez le vôtre, et puis adieu".
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