LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES ARTS ET LES SCIENCES
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MAROT S'ATTIRE LES FOUDRES DE L'EGLISE POUR AVOIR TRADUIT LES "PSAUMES DE DAVID" Rentré de son exil en Italie, Clément Marot a repris ses fonctions de poète officiel du roi. En 1538, il entreprend la traduction des "Psaumes de David". La publication de l'ouvrage, en 1541, puis celle de "l'Enfer", violent pamphlet rédigé pendant son incarcération à la prison du Châtelet, vont lui attirer les foudres des autorités religieuses et civiles et le contraindre une fois de plus à l'exil. En ce jour de mars 1537, Clément Marot est un homme comblé. Ses frasques galantes, ses rébellions contre les autorités, ecclésiastiques ou civiles, ses écrits insolents, ses sympathies pour la Réforme, tout semble oublié depuis qu'il est rentré de son exil italien. Le poète officiel du roi dédie à son maître Le Dieu Gard de Marot à la Cour de France, puis une Eglogue au roy sous le nom de Pan et Robin, dans laquelle il est le "pastoureau Robin" s'adressant au dieu Pan, qui figure François 1er. Cette oeuvre, magnifique apologie de la nature, conte sa jeunesse insouciante, les difficultés surmontées grâce à l'aide de "Pan". "Sur le printemps de
ma jeunesse folle, En 1538, le poète s'attelle à la traduction
des Psaumes de David à partir d'une version traduite de l'hébreu par
l'érudit Vatale. L'année suivante, il présente au roi, qu'il compare à David,
les Trente Psaumes. En 1541, les Psaumes sont publiés à Anvers.
La même année, Clément Marot remet un de ses manuscrits à Charles Quint, en
visite à Paris. L'ouvrage est largement diffusé. A la Cour, chacun défend son
chant préféré. Mais, surtout, les Psaumes, qui sont entonnés lors des
assemblées, deviennent le chant de ralliement des huguenots. Ce qui n'a pas
l'heur de plaire à l'Eglise catholique qui a formellement condamné toute traduction
des livres saints et des textes liturgiques. S'il n'a pas eu l'intention de
défier les autorités ecclésiastiques, le poète, esprit libre s'il en est, n'entend
pourtant pas plier. Et ses autres écrits, audacieux rondeaux adressés aux belles
dames ou épîtres fustigeant les théologiens de la Sorbonne, ne sont pas pour
arranger les choses. En 1542, l'imprimeur Etienne Dolet publie, sans l'autorisation
de l'auteur, l'Enfer, violent pamphlet rédigé par le poète lors de son
incarcération au Châtelet, en 1526. Dans la "Rome protestante", le
poète est accueilli avec bienveillance par Calvin. Le réformateur l'engage à
poursuivre son travail de traduction et tente, en vain, de lui obtenir une pension
de la ville. En 1543, Cinquante Psaumes sont publiés. Mais, faute de
ressources, Clément Marot ne peut rester à Genève. D'autant qu'il ne goûte guère
l'austérité d'une cité que Calvin "a mise en papauté" et qu'il s'est
compromis dans une affaire de jeu, pratique hautement réprouvée par les rigoureux
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