LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES ARTS ET LES SCIENCES |
LES SPLENDEURS DE FONTAINEBLEAU En 1528, François 1er se lance dans un gigantesque programme de rénovation du château de Fontainebleau. Faisant appel aux meilleurs architectes et aux artistes les plus prestigieux, il a l'ambition de faire de son palais "une nouvelle Rome". Proche de Paris, dont le roi entend faire sa capitale politique, le site est idéal pour accueillir une cour raffinée, dont il est temps d'interrompre la vie errante sur les bords de Loire et qui n'est pas insensible aux plaisirs de la chasse. Construite en 1137, la résidence de chasse originelle est devenue, dès le XIIème siècle, l'une des villégiatures favorites des rois de France. Dans ce lieu chargé d'histoire, où Philippe le Bel est né et s'est éteint, François 1er va porter l'art à des sommets. Au point que Fontainebleau fera désormais "école". "Nous avons l'intention et sommes délibéré y
faire ci-après et la plupart du temps notre résidence pour le
plaisir que nous prenons au dit lieu". Ainsi décide Sa Majesté.
Mais Fontainebleau n'est alors qu'un château médiéval. Pressé
d'investir les lieux, François 1er n'envisage, pour commencer, que de
légères modifications s'appuyant sur une partie des bâtiments
du Moyen Age. Lors de la conception du projet d'ensemble, il devient difficile
de trouver une unité nouvelle, tout ayant été bouleversé
par diverses tentatives incorporant des parties anciennes et des ajouts de bâtiments.
Ainsi, les travaux commencés en 1528 par le maître maçon
Gilles le Breton vont connaître mille et une modifications, rectifications
ou retouches. Et l'emploi du grès bellifontain difficile à travailler
ne simplifie pas la tâche! François 1er pense surtout au décor intérieur de son nouveau palais, dans lequel il accueillera et éblouira tous les Grands de ce monde, comme Charles Quint, en 1540. La conception d'un programme iconographique dans son ensemble et la réunion de la collection royale de curiosités et d'oeuvres des grands maîtres italiens font de Fontainebleau un creuset inégalable. La réussite est incontestable. L'écrivain Brantôme ne manque pas de le souligner dans ses mémoires : "La table du roi était une vraie école, car il s'y traitait de toutes matières, autant de la guerre que des sciences hautes et basses". François 1er est rentré ébloui par tout ce qu'il a vu en Italie. Aussi, pour réaliser son projet, organise-t-il, sur le chantier royal, la rencontre de deux artistes italiens : Le Rosso, peintre originaire de Florence, et Le Primatice, formé au métier de décorateur-stucateur à Mantoue et également peintre. Le roi leur accorde tous les moyens nécessaires à la mise en place d'un système décoratif sur le modèle italien, alliant le stuc-enduit imitant le marbre et la fresque dans des cycles allégoriques et mythologiques sans précédent en France. La galerie dite "François 1er" illustre à merveille
la volonté du roi d'associer, dans une leçon d'humanisme destinée
à ses contemporains, art et gouvernement pour la gloire de son royaume.
Cette pièce a une forme nouvelle. C'est le premier exemple subsistant
de ces galeries qui, un peu plus tard, feront florès dans les châteaux
français. Elle s'ouvre à l'est, du côté des appartements
du roi, et déplie jusqu'à l'ouest une série de compositions.
Fresques et cartouches célèbrent les grands principes de la monarchie
et les vicissitudes du règne, panégyrique de François 1er,
cycle complexe inspiré de la mythologie et d'auteurs de l'Antiquité.
Y sont développés, entre autres thèmes : "La
Guerre", symbolisée par le combat des Centaures et des
Lapithes; "L'Ignorance chassée",
représentant le roi, l'épée et un livre à la main,
aux côtés d'hommes et de femmes aux yeux bandés; "L'Unité
de l'Etat", où François 1er, vêtu tel un
empereur romain, est entouré de son peuple. Ce type de programme symbolique
est repris dans la chambre de la duchesse d'Etampes, favorite du roi. L'histoire
d'Alexandre le Grand y est illustrée par des tableaux tels "Alexandre
domptant Bucéphale" ou "Le
Mariage d'Alexandre et de Roxane". Page MAJ ou créée le |