LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, LES ARTS ET LES SCIENCES
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L'EXIL EN ITALIE Il est le poète officiel du roi, toute la Cour loue son talent, le gentil peuple fredonne ses chansons. Clément Marot, sous la protection de François 1er, a donné le meilleur de lui même, et c'est fort justement qu'on l'honore et qu'on l'admire. Mais les temps ne sont plus à la tolérance. Après l'affaire des placards, en octobre 1534, les relations entre catholiques et huguenots s'enveniment. Le poète, qui n'a jamais caché sa sympathie pour les idées de la Réforme, va devoir quitter la France et se réfugier en Italie, auprès de la duchesse de Ferrare. Le 29 novembre 1527, Florimond Robertet, trésorier et conseiller du roi, s'est éteint. La mémoire du grand homme est saluée lors d'obsèques solennelles. L'oraison funèbre, poème oratoire évoquant le remarquable destin du défunt, est de la plume de Clément Marot. Dès lors, l'auteur de La Déploration de Florimond Robertet voit sa carrière prendre un nouveau tournant. Comme il est nommé poète officiel du roi, son succès va grandissant et il exerce ses talents lors des grands événements du règne de François 1er : de la Paix des Dames, en août 1529, à la libération des jeunes princes otages de Charles Quint et au mariage du roi avec Eléonore d'Autriche, en juillet 1530, ou encore à la mort de Louise de Savoie, en septembre 1531. Le 1er janvier 1532, Clément Marot adresse ses voeux de bonne année au roi. Sa situation personnelle n'est pas au mieux, il a contracté la peste l'été précédent et, après s'être fait voler par son valet, se retrouve totalement démuni. Cependant, il n'a rien perdu de son humour ni de sa verve ironique, qui se manifestent dans son épître spéciale Au roy pour avoir esté dérobé : "J'avais un jour un
valet de Gascogne, En réponse, François 1er lui offre cent
écus d'or et toute sa "considération". Comme toujours, Marot s'est
servi à merveille de son art pour obtenir les faveurs du roi. Puis, en octobre 1534, c'est l'affaire
des placards. Le climat n'est plus à la tolérance, et les tenants de la "religion
prétendue réformée" sont désormais à l'index et passibles de la peine de
mort. Marot, pour avoir traduit le sixième psaume (l'Eglise condamne formellement
la traduction des livres saints et des prières liturgiques), publié en regard
de l'ouvrage fort contesté de Marguerite d'Angoulême Le Miroir de l'âme pécheresse,
pourrait bien être de ceux là. Aussi juge-t-il plus prudent de se réfugier à
Nérac, à la Cour de la reine de Navarre. En janvier 1535, son nom figure parmi
ceux de cinquante deux "hérétiques" notoires. Il lui faut quitter
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