LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, CHEF DE GUERRE |
LE TRAITE DE CREPY EN LAONNOIS Signé le 18 septembre 1544, le traité de Crépy en Laonnois entérine la volonté de François 1er et de Charles Quint de mettre un terme au conflit qui les oppose depuis des décennies. Mais l'accord n'est pas jugé satisfaisant ni par le roi de France ni par l'Empereur, et ne sera respecté par aucune des parties. Il sera bientôt rendu caduc par la mort de Charles d'Orléans, dont le mariage avec la fille (ou la nièce) de l'Empereur devait sceller la fragile entente. Le 14 avril 1544, alors que le comte d'Enghien savoure sa belle, mais inutile, victoire de Cérisoles sur les Impériaux, les troupes de Charles Quint envahissent l'est du royaume de France. Avec plus de 40 000 hommes et soixante deux pièces d'artillerie, l'Empereur traverse la Lorraine, les Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun) et franchit la frontière. Mi-juillet, une partie de ses troupes assiège la place forte de Saint Dizier, tandis que le gros de son armée poursuit sa marche vers Paris, pillant au passage les greniers d'Epernay et de Château Thierry. Dans la capitale, la panique s'empare de la population. Les notables quittent la ville dès que la rumeur fait état de la présence d'une avant-garde dans la région de Meaux. La municipalité collecte précipitamment ce qu'elle peut trouver de "blé, vin, bétail et autres vivres". Les processions se multiplient derrière la châsse de Sainte Geneviève. Début septembre, alors que l'armée du roi, commandée par le dauphin, le futur Henri II, se contente d'observer l'avancée de l'ennemi dans la vallée de la Marne, Paris s'apprête à vivre un nouveau siège. Mais la Providence va venir à son secours... Charles Quint, aux prises avec d'inextricables
problèmes financiers, ne peut solder ses troupes au-delà du 25
septembre. Dès lors, les désertions sont nombreuses parmi les
24 000 mercenaires qu'il a engagés. Par ailleurs, les vivres commencent
à manquer et les renforts d'Henry VIII d'Angleterre sont retenus près
de Boulogne sur Mer, qu'ils s'obstinent à assiéger. Malheureusement,
François 1er ne peut mettre à profit les déboires de son
vieil ennemi. Ses finances sont tout aussi grevées par la guerre que
celles de l'Empereur, et les révoltes anti-fiscales qui se multiplient
dans les provinces ne lui laissent guère d'espoir de lever de nouveaux
subsides. Qui plus est, les intrigues de Cour et la rivalité qui oppose
ses deux fils, le dauphin et son cadet Charles d'Orléans, l'empêchent
d'avoir les coudées franches. Pour le roi comme pour l'Empereur, une
paix négociée serait la meilleure solution. Dans la grande tradition diplomatique du
temps, un mariage est envisagé pour sceller la nouvelle entente. C'est
"l'alternative". L'Empereur devra décider qui, de sa fille,
dotée de la Franche Comté, ou de celle de son frère, Ferdinand
1er, roi des Romains, dotée du duché de Milan, épousera
le duc d'Orléans. François 1er devra évacuer la Savoie
et le Piémont, et le jeune marié recevra en apanage les duchés
d'Orléans, de Bourbonnais, de Châtellerault et d'Angoulême.
Enfin, le Valois promet l'envoi d'un contingent de 10 000 hommes et de 600 carabiniers
pour épauler l'Empereur dans sa lutte contre les Ottomans aux confins
orientaux de l'Empire. Page MAJ ou créée le |