LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, CHEF DE GUERRE
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PREMIER COMMANDEMENT MILITAIRE DU FUTUR HENRI II Au mois de juin 1537, François 1er envoie le dauphin, le futur Henri II, rejoindre l'armée de Picardie, qui s'apprête à riposter à la contre-offensive des troupes de l'Empereur Charles Quint. Agé de dix huit ans, il va exercer son premier commandement militaire, brièvement et sous la houlette du duc Anne de Montmorency. En 1536, la guerre a repris entre François 1er et Charles Quint. En Picardie, le comte de Nassau, allié de l'Empereur, a mis le siège devant Péronne le 12 août. Dès le lendemain, le duc de Vendôme et le cardinal du Bellay ont réagi en demandant à Paris 40 000 livres pour solder une partie des troupes. Dans le même temps, une somme de 120 000 livres a été levée sur les bourgeois de la ville. Grâce à ces efforts financiers et à une mobilisation intensive, la place a pu résister à l'ennemi : au bout d'un mois, le comte de Nassau a dû lever le siège. "Il ne se trouvera par aventure que nulle ville de notre temps ait été battue de tant de coups de canon, ni combattue avec tant d'assauts, ni défendue avec si grand courage et vertu". L'héroïsme des défenseurs de Péronne est ainsi célébré par quantité de chansons, de triolets et de ballades. Le 15 janvier 1537, lors d'un lit de justice, François
1er a décidé de lancer une campagne militaire en Picardie. Il a déclaré la confiscation
des comtés de Flandre, d'Artois et de Charolais, dont il avait abandonné la
suzeraineté à Charles Quint par la signature du traité de Cambrai en mars 1517.
En ce début d'année, c'est dans le nord du royaume que le roi porte tous ses
efforts, prenant personnellement la tête de l'armée d'Artois. Son objectif n'est
pas d'annexer les Pays Bas espagnols, mais de consolider la frontière septentrionale
en s'emparant de la ville de Saint Pol, qui, reliée aux places fortes de Thérouanne,
Hesdin et Doullens, constitue une menace sérieuse pour les Impériaux, dont le
front est établi de Béthune à Lens et Arras. Tandis que le duc Anne de Montmorency
assiège Hesdin, le roi établit son camp à Pernes et, le 6 mai, occupe Saint
Pol, principal objectif de la campagne. L'armée de Picardie confiée au dauphin et à son mentor
représente une force importante : elle réunit 1 600 hommes d'armes, 2 000 chevau-légers,
12 000 mercenaires allemands, 14 000 fantassins français, ainsi qu'une puissante
artillerie. Au mois de juillet, à Thérouanne, elle reçoit le renfort d'une cavalerie
nombreuse placée sous les ordres du duc Claude de Guise. Bien que la présence
du dauphin galvanise le moral des troupes, l'organisation et la discipline au
sein de l'armée royale laissent fort à désirer. Heureusement, les combats vont
bientôt cesser sur le front de Picardie; sans laisser au dauphin l'occasion
de montrer ses capacités de chef de guerre. Effrayée par l'efficacité de la
riposte des Français, Marie de Hongrie, gouvernante des pays Bas espagnols et
soeur de Charles Quint, sollicite une trêve. Le dauphin lui envoie trois négociateurs
qui ont toute sa confiance : Jean d'Albon de Saint André, son ancien gouverneur,
Guillaume Poyet, président au Parlement de Paris, et Nicolas Berthereau, secrétaire
du roi. Page MAJ ou créée le |