LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, CHEF DE GUERRE |
LA CHUTE DE RHODES, BASTION DE LA CHRETIENTE Depuis la fin du XIIIème siècle, les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem ont fait de Rhodes un puissant bastion de la Chrétienté en Méditerranée orientale. En 1521, alors que la menace turque se précise, François 1er a promis d'aider le grand maître français de l'Ordre, Philippe Villiers de l'Isle Adam. Mais, mobilisé par la guerre contre Charles Quint, le roi de France a abandonné l'île à son sort. Soliman II le
Magnifique est déterminé à en finir avec les Hospitaliers de Saint Jean de
Jérusalem. Leur présence à Rhodes, à une douzaine de kilomètres des rivages turcs,
est insupportable pour le nouveau maître de l'empire ottoman, au pouvoir depuis
1520. Ces moines guerriers écument les mers et s'attaquent aux côtes d'Asie
Mineure et de Syrie, arraisonnant les navires ottomans et perturbant le commerce
de la Sublime Porte avec l'Egypte. Ils constituent également une menace pour
les musulmans qui se rendent en pèlerinage à la Mecque par voie de mer.
Personne jusqu'ici n'est parvenu à les déloger. Le 28 juin, alors
que sa flotte fait déjà route vers Rhodes, Soliman quitte Istanbul à la tête
de 100 000 soldats. Il est rejoint par les gouverneurs de Roumélie et
d'Anatolie. Le 28 juillet, l'immense armée prend position à Marmaris, en face
de l'île. La tente du sultan est dressée sur la hauteur de San Stefano, qui
surplombe la mer. La ville de Rhodes est entourée d'une enceinte fortifiée.
Tout un quartier est réservé aux demeures des chevaliers et aux palais des
grands maîtres, aux auberges, à l'hôpital, édifié en 1489, au tribunal de
commerce et à la cathédrale Sainte Marie. Philippe Villiers de l'Isle Adam a
établi son quartier général près de l'église Sainte Marie de la Victoire,
non loin du port. Il peut compter sur 7 000 hommes, dont 650 chevaliers. La
défense de la ville est divisée en sept bastions, placés chacun sous le
responsabilité d'une "nation" : au nord, les chevaliers d'Allemagne,
d'Auvergne, de France et d'Espagne; à l'est, ceux d'Angleterre; au sud, ceux de
Provence; à l'ouest, ceux d'Italie. Une semaine plus
tard, Soliman propose un marché aux Hospitaliers : la remise de la ville dans
les trois jours contre la promesse de laisser la garnison se retirer librement.
Philippe Villiers de l'Isle Adam tente de négocier un délai plus important,
mais le sultan fait reprendre les bombardements. Le grand maître dépêche
alors deux chevaliers porteurs d'une lettre écrite autrefois par le grand-père de
Soliman s'engageant à laisser l'île à l'Ordre. Une démarche inutile : la
lettre lui revient déchirée, apportée par deux prisonniers chrétiens à qui on
a coupé le nez et les oreilles. Page MAJ ou créée le |