LES VALOIS
FRANCOIS 1ER, CHEF DE GUERRE
|
LA COOPERATION FRANCO-OTTOMANE En février 1536, l'ambassadeur de François 1er a signé à Constantinople un traité de commerce privilégiant les marchands français au Levant. Mais, aux yeux du roi de France, ce traité est beaucoup moins utile que les accords de coopération militaire conclus avec Soliman II le Magnifique contre leur ennemi commun, l'Empereur Charles Quint. En septembre 1536, aux Baléares, Français
et Ottomans combattent pour la première fois côte à côte
contre les Espagnols. Le baron de Saint Blancard, avec une escadre de douze
galères, a rejoint l'amiral ottoman Barberousse à Alger. Le capitan-pacha,
chassé de Tunis l'année précédente par Charles Quint,
n'est pas mécontent de bénéficier de l'appui de François
1er. Le 16 septembre, la flotte franco-ottomane appareille pour Ibiza, où
débarquent quelques 400 Français et 300 musulmans. Ceux-ci ne
parviennent pas à prendre la tour de Salé et se contentent de
piller le plat pays. Puis les alliés ravagent les côtes espagnoles
de Tortosa à Collioure et, le 15 octobre, rejoignent Marseille, où
les navires ottomans vont hiverner aux frais du Trésor royal. Le 17 mai 1537, Soliman quitte Constantinople pour Valona,
sur la côte albanaise. Jean de La Forest l'accompagne. L'avant-garde ottomane
prend Castro, au sud d'Otrante, tandis qu'un corps d'armée s'embarque
pour Brindisi. Mais François 1er a préféré porter
la guerre en Picardie et en Flandre plutôt que dans la Péninsule.
Sa flotte, qui doit rejoindre celle de Barberousse, s'attarde à Marseille.
Soliman ordonne alors aux unités qui ont atteint l'Italie de reprendre
la mer et abandonne le projet napolitain. C'est Corfou, c'est-à-dire
Venise, qu'il va attaquer. Le 20 novembre, Saint Blancard désarme
son escadre à Chio, puis se rend à Constantinople. Là,
il a tout le loisir d'apprécier en connaisseur l'arsenal de Péra,
dont Barberousse lui fait les honneurs. Son hôte surveille la construction
d'une centaine de navires sur la rive orientale de la Corne d'Or. Des bâtiments
sont également mis en chantier à l'entrée des Dardanelles,
dans le vieil arsenal de Gallipoli que Soliman a fait rénover. En quelques
mois, les Ottomans vont être en mesure de réunir une flotte considérable.
Barberousse se vante de pouvoir disposer de deux cent cinquante galères. Quelle différence
avec la modeste marine française, dont les galères ne sont même
pas propriété du roi, mais de ses officiers, qui les arment à
leurs frais et sont indemnisés par le Trésor royal. Page MAJ ou créée le |